Même si au jour d’aujourd’hui le continent africain est peu touché par le coronavirus, tout porte à croire que c’est une question de jours voire de semaines. 

Alors, est-ce qu’il y aura une réponse planétaire coordonée à cette pandémie? Si oui, celle-ci inclura-t-elle l’Afrique?

Personne, en Afrique, ne peut répondre à ces questions. Mais l’ancien direceur gnéral du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, cité dans un article de nos confrères de Jeune Afrique, pensant que le continent africain risque d’être oublié, en appelle à la solidarité internationale envers l’Afrique dont les économies sont fragiles.

Il y est notamment indiqué que “… 18 pays africains à bas revenus sont en crise d’endettement ou en grand risque de crise. Parce que l’Afrique est particulièrement vulnérable, les conséquences économiques du Covid-19 risquent d’y être encore plus dévastatrices qu’ailleurs”.

Par conséquent, Strauss-Kahn estime nécessaire la mise en oeuvre, rapide, d’une mesure au moins aussi ambitieuse que le programme “Pays Pauvres Très Endettés” de 2005 en vue de “… conduire à une annulation massive de la dette des pays les plus pauvres”.

Pour en justifier le pourquoi, l’ancien directeur général de l’institution de Bretton Woods rappelle que “depuis la mise en œuvre de ce programme doublée en 2009 par les prêts à taux zéro du FMI, la croissance africaine a été forte, de l’ordre de 5% en moyenne malgré la crise pétrolière de 2014”.

Malheureusement, les craintes de Strauss-Kahn commencent à se justifier. En effet, sur les 50 milliards de dollars que le FMI vient de dégager, seuls 10 milliards de dollars étaient destinés à l’Afrique. Reconnaissons que c’est très peu, car quand on divise 10 milliards de dollars entre 54 pays, chacun aura des miettes.

Et ce n’est pas tout: “… ces mécanismes ne fonctionnent que si la dette est jugée soutenable, or justement pour de nombreux pays ce ne sera pas le cas”, déplore Dominique Strauss-Kahn.

“C’est pourquoi un programme d’allègement des dettes – rendu plus difficile en raison de l’importance prise par les dettes commerciales – doit permettre à ces économies de ne pas sombrer à moyen terme”, suggère-t-il.

Pour ce faire, Strauss-Kahn souligne qu'”à plus court terme, la communauté internationale doit envisager une émission massive de DTS, comme cela a été le cas en 2009″.

Sur le plan mondial, l’ancien directeur du FMI indique que “la riposte suppose une coordination planétaire analogue à celle qui a permis de surmonter la crise des subprimes, et des décisions collectives de soutien économique doivent être prises comme cela a été le cas avec succès lors du G20 de Londres en avril 2009”.

Concernant l’Afrique, Strauss-Kahn estime impératif de “… réunir autour d’un même compromis les leaders du continent, divers créanciers privés, les banques régionales, les institutions de Bretton Woods, le Club de Paris, la Chine et les philanthropes qui ont déjà appelé à créer des fonds dédiés à l’Afrique comme Jack Ma ou Mohamed Bouamatou”.

Hélas, en sent une sorte de laisser-aller ou pire une sorte d’inconscience face à cette pandémie. Même au niveau de l’Union africaine, jusqu’à maintenant du mons, on n’a rien vu, ni entendu comme propositions concernant le coronavirus. Certains pouvoirs vont jusqu’à organiser des élections…

Alors faut-il s’attendre au pire? Oui, car contrairement au virus Ebola qui n’avait touché que 3 pays (République démocratique du Congo, la Guinée-Conakry et la Sierra Leone), bizarrement étant donné que la RD Congo se situe à plus de 4 000 Km à vol d’oiseau des deux autres pays, le Covid-19 risque de faire plus de ravages et partout en Afrique.

Donc il y crainte.

TB