Le Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC) a appelé, vendredi 6 mars, à trouver une issue juridique afin de soumettre à nouveau le projet de loi organique relatif à la convention fondatrice de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), rejeté hier jeudi par le parlement, faute de quorum.

Le secrétaire général du TABC, Anis Jaziri, estime nécessaire d’adopter ce projet de loi dans les plus brefs délais, d’autant plus que le 33e sommet de l’Union africaine, qui se tiendra en mai 2020 en Afrique du Sud, examinera les modalités d’application de cette convention.

Pour Jaziri, ce refus est un “crime commis contre le peuple tunisien, les exportateurs et les entreprises tunisiennes ainsi que contre tous ceux qui ont travaillé à la mise en œuvre de cette convention”.

Jaziri a fustigé l’absence des députés à cette plénière consacré à l’examen d’un projet de loi organique qui, selon lui, contribuera au développement de l’économie et du commerce entre les pays africains.

Cette convention, a-t-il dit, permettra également de faciliter l’accès des entreprises tunisiennes aux marchés africains, rappelant, à cet égard, les efforts consentis par les organisations et le ministère du Commerce pour mettre en œuvre cette convention dans les plus brefs délais. D’après lui, ce projet de loi devait être adopté l’année dernière.

La convention fondatrice de la zone de libre-échange continentale africaine vise à mettre en place un cadre intégral permettant un échange fructueux au niveau des relations commerciales entre les pays membres de l’Union Africaine.

Ses objectifs consistent notamment à renforcer la compétitivité des entreprises, à réduire les liens par les exportations des principales marchandises et à consolider la transition économique et sociale, afin de réaliser la croissance intégrale, l’industrialisation et le développement durable, en adéquation avec ” l’agenda 2063 ” de l’Union Africaine.

Le gouvernement tunisien a signé la convention relative à l’adhésion à cette zone le 21 mars 2018, dans la ville de Kigali (Rwanda). Elle est devenue est opérationnelle depuis 30 mai 2019.

Ladite convention ambitionne de diversifier le commerce entre les Etats et d’accroître son volume de 50% à l’horizon 2022, à travers l’amélioration des niveaux de coordination en matière de libéralisation des échanges commerciaux et la mise en place des mécanismes d’application, de gestion et de coordination nécessaire.

Elle a pour objectif de renforcer la compétitivité des produits tunisiens sur les marchés africains, au vu du niveau élevé des tarifs douaniers infligés dans la plupart des pays africains sur les marchandises importées. Elle stipule également le démantèlement des obstacles non-douaniers qui entravent la circulation des marchandises. La convention aura un impact positif sur l’exportation des services tunisiens.

La zone de libre-échange africaine est la plus grande dans le monde, représentant 1,2 milliard de personnes et des échanges de plus de 300 milliards de dollars. Elle permettra d’augmenter le niveau des échanges commerciaux entre les pays africains de 16% à 33%.