Africa Means Business (AMB), un “afterwork“ dédié au continent africain, c’est la belle initiative proposée et organisée jeudi 6 février 2020 par l’agence MAAP, une agence PR et conseil totalement dédiée à l’Afrique subsaharienne et le Maghreb, en partenariat avec le magazine Le Manager.

Africa Means Business, modéré par Mohamed Ali ABOUDI (animateur par ailleurs de l’émission radio “Cap sur l’Afrique“ sur Shems Fm…), a eu comme premier invité  Mme Yacine Fal, vice-présidente de la Banque africaine de développement du bureau Afrique du Nord. Ce premier rendez-vous, qui a eu lieu dans les locaux du magazine Le Magazine, a également attiré des chefs d’entreprise, mais aussi des étudiants et autres journalistes… dont beaucoup de femmes. Ce qui montre que le thème “Afrique“ pourrait être vendeur, attirant et mobilisateur du moins pour la génération 4.0 -composée d’acteurs économiques âgés de moins de 40 ans.

Mme Fal a saisi cette occasion pour présenter le nouveau rapport économique sur l’Afrique: «Perspectives économiques en Afrique : Former la main-d’œuvre africaine de demain». Ledit rapport prévoit une croissance moyenne de 3,9% en 2020 et 4,1% en 2021, avec des champions comme le Rwanda (9%), la Côte d’Ivoire (8%), l’Ethiopie et le Kenya (7%), mais seulement 3% pour l’Afrique du Nord…

Il s’en est suivi un échange riche autour des préoccupations du continent, avec toutefois 2 problématiques majeures qui doivent être analysées.

La première concerne le processus d’octroi de visa qui constitue un réel blocage pour la libre circulation des personnes, y compris  les experts et les étudiants.

Pour étayer nos propos, nous citons trois exemples. D’abord, sachez que pour un Tchadien souhaitant venir en Tunisie doit se déplacer dans la capitale égyptienne, Le Caire, y rester une dizaine de jours avant d’obtenir son visa.

Ensuite, pour aller au Liberia, un Tunisien doit se déplacer au Maroc, y rester deux jours pour obtenir un visa –lequel est conditionné par une invitation d’une entreprise libérienne.

Enfin, pour aller en Érythrée (où je vais me rendre prochainement), on doit effectuer un déplacement en France et y rester 15 jours “délai minimum“ pour obtenir un visa.

Quant à la deuxième problématique, elle est liée à l’absence d’une politique de recherche et de rétention des compétences en Tunisie.

Rappelons que l’Europe dispose d’un programme baptisé “Erasmus“ pour financer la recherche ou les échanges universitaires entre les universités européennes entre elles et/ou entre elles d’autres universités non européennes. On peut commencer un cursus en France et le terminer en Espagne, par exemple. Par contre, en Afrique ce n’est pas le cas. A notre connaissance, la BAD ne finance pas la recherche, l’enseignement supérieur pour les étudiants ou les échanges universitaires.

De ce fait, un étudiant brillant nigérien, tunisien ou tchadien se fera proposer, facilement, de bourses d’études et de recherches en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique, au Canada, et même en Chine ou au Japon, mais pas en Afrique.

Dommage !