« On est mal parti », encore une fois. Nous l’avions écrit concernant Habib Jemli, nous l’écrivons aujourd’hui encore, hélas, à propos d’Elyès Fakhfakh. Le premier, parce qu’il n’avait pas l’étoffe d’un chef de gouvernement ; le second, parce qu’il semble ignorer les dispositions de la Constitution.

On vous explique tout ça, comme si vous aviez deux ans.

Lors de la conférence de presse qu’il a tenue, vendredi 24 janvier 2020, le nouveau chef de gouvernement désigné par le président de la République, Elyès Fakhfakh, a soutenu que sa “légitimité“ émane de celle du chef de l’Etat. D’ailleurs, il a renvoyé dans l’opposition tous les partis politiques qui n’ont pas voté ou appelé à voter, au second tour de la présidentielle, pour Kaïs Saïed.

Voilà le piège dans lequel on voulait lui éviter en écrivant notre article, jeudi 23 courant, sur le bien-fondé de cette conférence (Conférence de presse d’Elyès Fakhfakh : Pourquoi cette précipitation ?). Certes, il a été désigné par le président de la République comme le stipule l’article 89 de la Constitution, mais Fakhfakh a oublié que le rôle du chef de l’Etat s’arrête-là. Autrement dit, il ne doit désigner ni les ministres ni faire appliquer son programme ou promesse –s’il en a un- par le chef du gouvernement.

Donc, aller jusqu’à penser que cette nomination est un “transfert de légitimité électorale“ de Kaïs Saïed vers lui, c’est une ignorance de la part d’Elyès Fakhfakh qui risque de lui être fatale. Car, il n’y a pas de doute, son gouvernement obtiendra la confiance des députés, lesquels ont peur d’une dissolution de l’Assemblée par le président de la République. Toutefois, tout porte à croire que Fakhfakh et son gouvernement sont sur une chaise éjectable. Au moindre faux pas, ils seront renversés.

A bon entendeur, salut !

TB