“La Tunisie doit réaliser un taux de croissance de 5 à 6% pour générer des opportunités d’emploi pour les jeunes”, estime Tony Verheijen, représentant-résident de la Banque mondiale (BM) en Tunisie, en marge du 1er hackathon national Open Data qui se déroule les 24, 25 et 26 janvier 2020, à Hammamet.

Selon lui, la Tunisie devrait atteindre cette année un taux de croissance de 2%, mais “cela reste insuffisant” pour créer de l’emploi. Et surtout que la réalisation d’un tel taux est tributaire de l’environnement régional, notamment les crises en Libye et au Moyen-Orient. Car la Tunisie est dépendante des importations du gaz et du pétrole dont les prix ont un impact sur l’économie.

D’après lui, le taux de croissance dépend aussi de la formation “rapide” du prochain gouvernement qui est appelé à prendre des mesures “urgentes” afin de stimuler le développement économique dans le pays.

A cet égard, le responsable de la BM juge indispensable de lever les barrières sur les systèmes d’autorisation en matière d’investissement afin de promouvoir l’entreprenariat. “Jusque-là, 7 secteurs d’activités ont été ouverts sur 400 qui sont soumis à une autorisation préalable, alors que le gouvernement s’est engagé à en ouvrir 29”, a-t-il déploré.

Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nécessité de recadrer les dépenses publiques pour les orienter vers “l’économie alternative” issues des “initiatives communautaires”. L’objectif étant, selon lui, d’exploiter les richesses naturelles de la Tunisie à l’instar de l’huile d’olive et des plantes aromatiques ou médicinales pour en faire un produit à haute valeur ajoutée, qui soit exportable à l’étranger.

Le prochain gouvernement est appelé à ré-allouer les subventions destinées aux secteurs traditionnels vers d’autres secteurs porteurs, souligne-t-il.

Dans son rapport intitulé “Perspectives économiques mondiales : croissance lente, enjeux de politique générale” publier récemment, la Banque mondiale a prévu une croissance économique de 2,2% pour la Tunisie en 2020 et de 2,6 en 2021: des taux qui seront réalisés grâce aux réformes politiques et à la résilience du tourisme.