La littérature de Science fiction, un genre peu exploré chez les écrivains tunisiens et en région arabe, ne cesse de prendre de l’ampleur en Occident dans des œuvres qui se déclinent en romans, films et pièces de théâtre.

Ce genre littéraire de science fiction a été largement évoqué par l’écrivain tunisien Hédi Thabet, -auteur de cinq romans de Science fiction-, dans une conférence autour de l’œuvre du célèbre écrivain britannique de science-fiction, Arthur Charles Clarke ou Arthur C. Clarke (1917-2008).

Le rendez-vous organisé dans la soirée du vendredi 3 janvier 2020 à la Maison du roman s’inscrit dans le cadre du cycle de conférences intitulé “L’héritage de Servantes” et inaugure la rentrée littéraire 2020.

Autour du roman “Rendez-vous avec Rama” (Rendez-vous with Rama), Thabet a axé son intervention en explorant le cheminement romanesque suivi par Clarke à bord d’un vaisseau futuriste qui s’avère être un OVNI naviguant dans le système solaire du 22ème siècle. Il présente un romancier qui maîtrise ses outils à travers des détails et des descriptions argumentées de preuves scientifiques d’un auteur à l’imagination débordante.

Ce classique de la science fiction occidentale paru en 1973 et traduit en français en 1975 constitue l’un des piliers de l’oeuvre de Clarke qui lui a valu de remporter les distinctions les plus prestigieuses pour les romans de science fiction (prix Hugo, prix Nebula).

Peu avant ce roman, il avait publié une trilogie de l’espace, “La Cité et les Astres” (The City and the Stars, 1956), “Les Sables de Mars” (Sands of Mars, 1951), “Les Iles de l’espace” (Islands in the Sky, 1952) et “Lumière cendrée” (Earthlight, 1955).

Depuis “2001: L’odyssée de l’espace” (2001: A Space Odyssey) paru en 1968, Clarke demeure une référence dans la littérature de la science fiction du 20e siècle qui avait largement influencé la science et la littérature, jusqu’à nos jours. Le roman et ses trois suites forment le cycle des Odyssées de l’espace publiées par ce romancier inventeur et scientifique britannique de 1968 à 1997.

Ecrivain, scientifique, futurologue, explorateur sous-marin et inventeur, Charles Clarke est un scientifique éminent dont l’intérêt couvre l’espace et l’océan. Il a un grand intérêt d’un chercheur passionné par les sciences et un spécialiste de la plongée scientifique, un domaine dans lequel il a écrit une dizaine de livres et pour lequel il a crée une école à Colombo (Sri Lanka), pays où il a vécu la majeure partie de sa vie.

Un Clarke anticipateur qui ne cesse d’émerveiller le monde littéraire de la science fiction par des écrits qui ont fait de lui une référence en la matière. Son oeuvre colossale se compte par centaines, entre romans, nouvelles et autres manuscrits autour de la science fiction.

Il convient de revenir sur le rappel historique fait par Thabet autour de la science fiction et la littérature de science fiction. Il dit que cet intérêt avait existé au milieu du 19e siècle avec le développement économique européens et la naissance du capitalisme dont la vocation première était de se propager dans tout le globe terrestre, à travers le commerce ou la main mise sur les ressources énergétiques des autres Continents.

Thabet revient spécialement sur l’écriture romanesque au 19e siècle, chez le Français Jules Verne dans son roman d’anticipation “De la Terre à la Lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes”, paru en 1865. Dépourvu d’éléments scientifiques solides, l’auteur de la série des Voyages extraordinaires, optait pour un style de vulgarisation scientifique distrayante, ce qui lui a valu certaines critiques.

Il est vrai que diverses sciences, se basant sur l’imaginaire, ont existé chez les grecques anciens, les romains, les arabes et autres civilisations, mais de l’avis de l’auteur tunisien, il est impossible de leur conférer la définition de science au sens moderne du terme. Cela implique aussi la question de la fiction dans les religions qui rentrent dans la case du miracle religieux essentiellement basé sur la croyance et non sur l’expérimentation.

Même si certains pourraient prétendre à une science fiction qui existait depuis Platon, la science fiction, comme discipline enseignée dans les universités et une science de diverses écoles qui a ses adeptes et ses critiques, émane essentiellement d’un projet scientifique et civilisationnel de l’auteur. A ce sujet, Thabet est catégorique, “la science fiction a existé avec le début de l’évolution de la science exacte”.

Dans leur conception du monde et sa création, les scientifiques ont souvent eu des divergences sur ce qui se passe dans le système solaire de notre galaxie. Entre ceux qui prônent la théorie du Big Bang et ceux qui croient en une force divine qui gouverne le monde, l’écrivain et scientifique Clarke, explique Hedi Thabet, est si proche de cette vision autour de l’existence d’une source de vie se trouvant même dans les nanoparticules.