Le rapport annuel de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) pour l’année 2018 a révélé plusieurs soupçons de corruption financière et administrative dans le secteur de l’éducation publique, la plupart ayant été déférés à la justice.

Parmi les soupçons de corruption relevés par le rapport de l’INLUCC, figurent l'”appropriation” d’ordinateurs et de denrées alimentaires, la privation des élèves des portions de lait qui leur sont destinées, et le transport de denrées alimentaires réservées aux élèves du réfectoire au domicile du directeur de l’école primaire “Aouled Salem” dans la délégation de Nefza dans le gouvernorat de Béja, selon le rapport.

Le rapport évoque également une suspicion de réception de sommes d’argent des élèves pensionnaires du foyer d’une école primaire à Mateur (Bizerte) sans fondement légal par le directeur de ladite école et l’exploitation par ce dernier du compteur de l’école pour approvisionner son domicile privé en électricité, sans autorisation.

Le rapport a également fait mention d’un soupçon de corruption consistant en une collecte d’argent organisée par un directeur d’école primaire à Tunis, auprès des parents d’élèves, au titre de soutien pour “l’Association travail pour le développement”, “sans que ces ressources ne soient exploitées dans des activités, et sans comptabilité”, ajoute le rapport.

Le rapport a également évoqué l’implication des directeurs (l’ancien et l’actuel) de l’Institut supérieur des cadres de l’enfance à Carthage Darmash (ISCENF), du chef de l’unité de recherche et le président du comité de doctorat dans des soupçons de corruption financière et administrative au sein de cette institution.

Le rapport n’a pas détaillé les manifestations de cette corruption, mais il a rappelé que l’INLUCC avait précédemment soumis au procureur de la République et au Pôle judiciaire, économique quatre dossiers de soupçons de corruption à ISCENF, à la suite d’un rapport d’audit effectué par le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors.

Il a également révélé des soupçons de détournement de fonds par le comptable d’un collège à Menzel Bouzelfa (Nabeul), outre l’appropriation de fonds publics par le directeur d’une école primaire au gouvernorat de Sidi Bouzid.

L’INLUCC avait soumis à la justice, au titre de l’année 2018, 205 dossiers liés à des soupçons de corruption financière et administrative, la plupart prévalant dans le secteur public.

Quelque 5 115 plaintes relevant de sa compétence ont été reçues par l’INLUCC, dont 33% concernent les ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, des Domaines de l’Etat, des Finances, de la Justice et de l’Education.