L’étude sectorielle “L’état des lieux et les perspectives de développement du secteur aéronautique en Tunisie” a permis d’identifier trois scénarios visant à développer le secteur aéronautique et améliorer le positionnement de la Tunisie. C’est ce qu’a annoncé la directrice générale du Centre technique des industries mécanique et électrique (CETIME), Amel Ben Farhat.

Le scénario qui sera choisi et son plan d’action devrait favoriser une stratégie opérationnelle ainsi qu’une stratégie de communication et de marketing permettant à la Tunisie d’être considérée comme un hub industriel attractif innovant disposant de compétences tunisiennes confirmées dans le domaine aéronautique, a-t-elle dit.

Le comité de pilotage de l’étude recommande le troisième scénario qui consiste en le développement d’une industrie aéronautique intégrée via le développement des filières, l’augmentation du volume de la production, du recrutement et des services, outre l’amélioration de l’infrastructure et la logistique.

Le plan d’action de ce troisième scénario prévoit une hausse du nombre d’emplois à l’horizon de 2030 ainsi que des exportations qui atteindraient 1375 Millions de dollars avec une valeur ajoutée de 37%.

Et la responsable d’ajouter en marge d’une Journée de présentation des résultats de l’étude sectorielle: ” Etat des lieux et les perspectives de développement du secteur aéronautique en Tunisie “, organisée, jeudi, par le CETIME. que le gouvernement va choisir le scénario qui va le plus avec ses objectifs globaux et avec la stratégie du gouvernement dans le secteur, en plus de la prise en considération des moyens humains et matériels.

Elle a fait savoir que l’étude porte sur l’année 2018 et le début de celle de 2019. Des entreprises industrielles implantées en Tunisie ont pris part à sa réalisation en tenant compte du benchmarking, en Europe de l’Est, en Asie, en Amérique Latine et au Maroc.

Le premier scénario de l’étude stipule, a-t-elle rappelé, de continuer avec la stratégie actuelle, tout en augmentant le nombre des entreprises sous-traitantes dans les secteurs électrique, électronique et mécanique, des services et de l’engineering, en plus de veiller à augmenter les capacités de production.

Le deuxième scénario consiste à développer la valeur ajoutée dans le type de produits qu’on fabrique et dans les services d’engineering, d’études…pour créer plus d’emplois, améliorer le chiffre d’affaires et développer les exportations.

Le représentant du bureau d’étude tunisien ACC, Ali Chelbi a rappelé que l’étude a été initiée par le CETIME qui a confié sa réalisation au bureau d’étude tunisien ACC et celui français DECISION. L’étude, a-t-il avancé, a comporté plusieurs volets à savoir l’état des lieux du secteur via le diagnostic de la situation du secteur au niveau national (situation des entreprises, aspect réglementaire, ressources humaines, formation, financement…), l’analyse du marché international avec des visites à des sociétés internationales pour voir quel est l’attrait de la Tunisie par rapport à ces sociétés, une étude sur les concurrents de la Tunisie comme le Maroc et le Mexique ensuite les perspectives du secteur à l’échelle internationale.

Ces travaux ont permis de proposer 3 scénarios et le comité de pilotage a recommandé le troisième qui a été détaillé en plan d’action, a-t-il indiqué.

Il a fait savoir que le plan recommandé prévoit un doublement à la fois du nombre d’emplois et des exportations tunisiennes dans ce domaine, ajoutant que le plan de promotion identifié vise à attirer les investisseurs étrangers, notamment les grands constructeurs et les équipementiers en Tunisie.

Le constat de l’étude a révélé que la Tunisie occupe une place assez importante dans le secteur de l’aéronautique par rapport à d’autres pays même le Maroc et dispose d’un potentiel assez important, en plus d’un environnement assez favorable en dépit des faiblesses.

Selon l’expert, ces faiblesses concernent notamment l’infrastructure industrielle, soulignant la nécessité de développer les zones industrielles et le traitement des déchets, vu que l’industrie aéronautique produit des déchets dangereux comme les produits chimiques qui doivent être traités dans un centre spécifique de traitement des déchets dangereux.

L’expert a pointé du doigt, par ailleurs, un problème au niveau des ressources humaines, appelant au développement de la formation professionnelle. Il a rappelé, dans ce cadre, que la Tunisie dispose d’un centre de formation mais qui nécessite d’être renforcé, outre le développement de la formation des ingénieurs sur les logiciels adaptés.

Pour sa part, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani a rappelé que le secteur des industries manufacturières représente 17% du PIB, 90% des exportations tunisiennes et 20% des postes d’emplois.

Le nombre d’entreprises recensées du secteur de l’aéronautique est de 81, lesquelles emploient 17 mille personnes et exportent pour une valeur de plus de 2000 Millions de Dinars (MD), représentant, à ce titre, environ 5% des exportations du pays.

Il a souligné que l’objectif est d’améliorer le positionnement de la Tunisie sur les marchés étrangers et d’attirer les investissements extérieurs et de l’industrie intelligente (4.0).

Feriani a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer l’infrastructure, à savoir les routes et les ports, de développer les zones industrielles et les structures relevant de l’Etat ainsi que les centres techniques.