Le 16 octobre 2019 a eu lieu l’assemblée générale ordinaire de la Société Immobilière Tuniso-Saoudienne (SITS) ayant statué sur les comptes de l’exercice 2018. Un pari est gagné : le groupe qui, le 26 août 2019, avait examiné et adopté ceux de 2016 et de 2017, a rattrapé son retard en matière de préparation de ses bilans. Mais le groupe SITS n’est pour autant pas encore sorti de l’auberge. Deux problèmes restent à résoudre.

D’abord, renouer avec les bénéfices, puisque le groupe, qui perd de l’argent depuis des années, enregistre en 2018 un résultat net déficitaire de 2,7 millions de dinars.

Ensuite, voir surtout régler la guerre «civile» opposant depuis quelques années actionnaires tunisiens et saoudiens du groupe SITS ; Guerre qui était encore perceptible lors de l’assemblée générale ordinaire du 26 août 2019 –puisque les représentants des actionnaires saoudiens y ont brillé par leur absence- et qui ne s’est pas terminée à ce jour.

En effet, malgré l’insistance du gouvernement tunisien, par le truchement du ministre des Finances, Ridha Chalgoum, les actionnaires tunisiens et saoudiens de la Société Immobilière Tuniso-Saoudienne n’ont pas encore pu réussir à mettre un terme à leur différend concernant la gestion de la société. Bien au contraire, la justice tunisienne doit trancher 40 procès intentés par les deux camps.

La partie tunisienne -dont le groupe Poulina Group Holding-, majoritaire, accuse les deux précédents directeurs généraux (Adel Abou Rakha et Akram Ziadia), soutenus par les actionnaires saoudiens (Société immobilière alsaydenne, Société Abdulaziz & Med Abdullah Aljamaih et Abdullah Allytha Alharbi) de mauvaise gestion.

Mais les choses sont peut-être en train de changer. Et le changement a paradoxalement commencé lorsque le rapport des forces a commencé à changer en faveur des actionnaires tunisiens. Il a commencé à se faire sentir lorsque le conseil d’administration de la SITS a décidé, en juillet 2019, de nommer un nouveau directeur général, de surcroît cadre dirigeant à PGH. Il s’agit en l’occurrence de Adnene Bettaieb, familier de ce secteur d’activité.

En effet, le nouveau patron du groupe SITS dirigeait depuis 2012 une filiale de PGH, la Société de promotion immobilière Trianon.

Toutefois, la reprise en main par la partie tunisienne ne s’arrête pas mais commence là, puisque le groupe tunisien entend procéder à une réorganisation de la SITS et de ses deux filiales (Société International City Center et EL KABIDHA) et les convertir à des méthodes de gestion rigoureuses.

Théâtre depuis des années d’une véritable guérilla entre actionnaires tunisiens et saoudiens, la SITS veut-elle enfin retrouver la paix perdue ? Ce n’est pas exclu. Car, d’après nos sources, les actionnaires saoudiens qui ont boycotté l’assemblée générale du 26 août 2019 seraient «revenus à de meilleurs sentiments» et chercheraient à reprendre le dialogue avec la partie tunisienne.