” Désormais, il n’y aura plus de stations de traitement classique des eaux usées mais des unités de traitement tertiaire et les décharges basées sur l’enfouissement des déchets laisseront place aux unités de valorisation des déchets”, a déclaré le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami.

Cité par l’Agence TAP, en marge d’une journée sur la coopération tuniso-tchèque : “Traitement et valorisation des rejets urbains et industriels”, Hammami a ajouté que toutes les stations des eaux usées devront adopter le procédé de traitement tertiaire. ” A l’horizon de 2028, quatre ou cinq stations de traitement tertiaire d’eaux usées devront être réalisées, notamment au centre et au sud du pays”, a-t-il avancé.

A noter que le traitement tertiaire favorise l’application de procédés supplémentaires de traitement pour réduire les effets de la pollution des eaux usées ayant subi des traitements primaires et secondaires: (traitement physique, traitement chimique, ou traitement biologique supplémentaire).

Durant les deux dernières années, notre action a été basée essentiellement sur l’élaboration d’enquêtes, d’études…dans le cadre d’une approche participative, a indiqué le ministre, rappelant que son département a pris l’année dernière la décision d’adopter le traitement tertiaire dans tous les projets qui devront être exécutés et de mobiliser les financements nécessaires à la mise en place de cette technique de traitement.

Citant l’exemple de la station d’épuration de Mahdia qui a été inaugurée il y a 8 mois, le ministre a indiqué qu’elle était à la base une station de traitement classique des eaux usées qui a nécessité un budget de 91 millions de dinars, lequel budget a été revu à la hausse pour s’établir à 125 millions de dinars.

La 2ème station concerne le golfe de Ben Arous qui adoptera le procédé de traitement tertiaire, a-t-il déclaré, ajoutant que la stratégie du ministère vise également à traiter ces eaux dans les locaux des industriels, dont beaucoup collaborent déjà avec son département. Pour le ministre, le manque d’informations explique le manque de réactivité de certains industriels par rapport à cette approche.

” Pendant 25 ans on est intervenu dans le domaine des eaux usées avec un budget 3500 milliards “, a-t-il dit, ajoutant que les prévisions tablent sur le triplement de ce montant pour répondre aux besoins dans le domaine des eaux usées traitées. Il a appelé dans ce cadre à développer des Partenariats Public/Privé pour rétrécir le temps et garantir une meilleure qualité de service.

Pour les déchets solides, il a fait savoir que le ministère a décidé dans le cadre de sa stratégie d’arrêter le travail avec la technique d’enfouissement adoptée durant 22 ans et de fermer toutes les décharges. D’ici la fin 2020, deux ou trois grandes unités de valorisation de déchets vont être mises en place, a-t-il promis.

Il a annoncé dans ce cadre que la décharge de Borj Chakir qui permet l’enfouissement de 3 mille tonnes de déchets par jour, sera fermée d’ici 2021 et le lancement des études nécessaires à la mise en place d’une unité de valorisation de déchets dans le cadre de Partenariat Public/ Privé (local ou international).

Evoquant son expérience en Tunisie en matière de valorisation des déchets, le PDG pour l’Afrique de la société tchèque VITKOVICE ENVI, Maher Charfi, a, pour sa part, indiqué que son entreprise travaille, actuellement, en collaboration avec la SOTUMAG (Société tunisienne de Marchés de Gros) pour assurer la remise en marche de leur station de valorisation des déchets via l’apport d’expertise.

La filiale de la société Tchèque a remporté, déjà, le marché et attend la résolution des litiges entre la SOTUMAG et le premier constructeur de la station pour lancer les études, a-t-il précisé.

S’agissant du traitement des eaux usées, la société Tchèque apportera son expertise à une société tunisienne de production de conserves de thon afin de mettre en place une station d’épuration de ses eaux pour les réutiliser dans le lavage du poisson, a fait savoir le responsable.