Dans une déclaration rendue publique dans la soirée du jeudi 10 octobre, le Parti des travailleurs appelle toutes les électrices et tous les électeurs des partisans et partisans du Front populaire et de ses partisans, ainsi que les forces démocratiques et progressistes, à boycotter le second tour de l’élection présidentielle.

Il appelle également “à ne pas légitimer un processus électoral entaché de violations et d’ambiguïté, et un futur président qui ne fournit aucune garantie pour l’avenir de la Tunisie et de son peuple”.

Les deux candidats, arrivés en tête du premier tour, l’universitaire Kais Saied et le magnat des médias Nabil Karoui, doivent s’affronter au deuxième tour de la présidentielle dimanche 13 octobre.

Le parti travailliste estime que la position de boycott serait un message adressé au “nouveau président”, quel qu’il soit, afin de ne pas revendiquer le droit ou la légitimité découlant de la majorité des Tunisiens pour “porter atteinte à leur Constitution, leur liberté, leurs acquis, leurs droits économiques, sociaux et culturels et la souveraineté de leur patrie”.

Le parti explique son appel au boycott du second tour de l’élection présidentielle, entre autres raisons, au fait que les candidats “n’avaient pas présenté de projet” offrant les garanties minimales pour protéger la souveraineté nationale, préserver les acquis démocratiques du peuple tunisien et réaliser même une partie de ses demandes et attentes urgentes, “outre les soupçons de corruption, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent ou de lien avec un environnement infiltré par des forces extrémistes hostiles à la Constitution et aux valeurs de liberté, à l’égalité et s’accommodant avec le terrorisme”.

Ces raisons incluent également “les circonstances de déroulement du second tour des élections et les manœuvres politiques et l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire, de sorte que les électrices et les électrices n’entendent rien, même formellement, sur les programmes des deux candidats et ne soient pas informées de leurs intentions électorales pour leur permettre de choisir en connaissance de cause et responsable, comme le veut toute démocratie qui se respecte”, ajoute la déclaration.

Le parti a estimé que les informations publiées sur “le recours de certains partis et de listes aux services de sociétés de lobbying étrangères suspectes et de plateformes numériques mondiales pour guider les électrices et les électeurs constituaient une violation de la souveraineté nationale et une manipulation du processus électoral en l’absence d’une position ferme de l’Instance Supérieure Indépendante des Elections et du pouvoir judiciaire avant le déroulement du second tour dimanche 13 octobre”.

Le Parti travailliste a rappelé que le premier tour de l’élection présidentielle “avait été caractérisé par de graves violations de la loi électorale, notamment l’utilisation de l’argent sale, l’achat des voix, l’exploitation de la souffrance des pauvres, le dépassement des limites financières autorisées et l’utilisation illégale des médias pour faire connaître les candidats politiques sans contrôle de l’ISIE et annulation des candidatures des auteurs de ces infractions et crimes”.

Le président du parti des travailleurs, Hamma Hammami, qui a pris part au premier tour de l’élection présidentielle pour la coalition du Front populaire, n’a pu recueillir que 0,7% du total des voix, selon l’Instance électorale.