Reconnaissons-le tout de suite, la Tunisie n’a pas été “gâté“ en cette année 2019 : décès de Béji Caïd Essebsi (25 juillet), décès de son épouse le 15 septembre (jour d’élection de la présidentielle), élection présidentielle anticipée –ayant permis à deux outsiders et par-dessus tout antisystème d’accéder au second tour-, et ce jeudi 19 courant, la disparition de l’ancien président (1987 à 2011), Zine El-Abidine Ben Ali, en Arabie Saoudite, après 8 ans d’exile dans ce pays.

Les Tunisiens se souviendront longtemps de cette année 2019.

En quelques mots, disons que Ben Ali a tenu la Tunisie et les Tunisiens d’une main de fer pendant près demi-siècle (23 ans exactement), mais il aura fallu d’un petit mois de janvier pour que tout le système qu’il a mis en place tombe comme un château de cartes.

Suite au décès de Zaba comme l’appelait, nos confrères du quotidien français Le Monde écrivent : «… De Zine El-Abidine Ben Ali, les Tunisiens garderont sans doute le souvenir de sa dernière apparition télévisée, le 13 janvier 2011 : l’homme qui les a fait trembler pendant presque un quart de siècle semble défait, presque apeuré. « Je n’étais pas au courant », « on m’a trompé », « je vous ai compris », dit-il, presque suppliant».

Et de poursuivre : « Mais c’est déjà trop tard : ce troisième discours en une semaine sonne comme un aveu de faiblesse. La rue ne veut plus d’un homme dont elle sait qu’il ne tient jamais ses promesses. Elle continue d’exiger sa démission. Vingt-quatre heures plus tard, Ben Ali quitte le pays pour Riyad, en Arabie Saoudite, dans des conditions piteuses, en compagnie de tout son clan en pleine débandade ».

Nous avons pris soin de mettre ces lignes à dessein : ni un homme ni un parti politique ne pourront instaurer un régime non démocratique en Tunisie.

Zine El-Abidine Ben Ali en quelques dates

3 septembre 1936 Naissance à Hammam Sousse (Tunisie)

1956 Etudes militaires à Saint-Cyr puis à l’école d’artillerie de Châlons-sur-Marne

1958-1974 Directeur de la sécurité militaire de Tunisie

1974 Attaché militaire à l’ambassade de Tunisie au Maroc

1980 Ambassadeur en Pologne

1984 Nommé secrétaire d’Etat à la sûreté nationale sur fond d’« émeutes du pain »

1986 Ministre de l’intérieur

1987 Nommé premier ministre, il dépose Habib Bourguiba et le remplace à la tête de l’Etat

1994 Unique candidat à l’élection présidentielle, il obtient 99,9% des suffrages. Réélection en 1999, 2004 et 2009

2011 Annonce son intention d’abandonner le pouvoir en 2014, à la fin de son mandat

14 janvier 2011 Quitte la Tunisie

19 septembre 2019 Mort en Arabie saoudite.

(Source Le Monde)