Après avoir travaillé en Tunisie à distance dans le domaine de la violence à l’égard des femmes, le centre Danner a ouvert une antenne en Tunisie.

Cette organisation danoise, qui gère à Copenhague un centre d’hébergement avec services de conseil, une résidence pour femmes et enfants et un centre de ressources documentant la violence à l’égard des femmes et des enfants et sensibilisant à l’égalité des sexes, œuvre à briser les tabous sur la violence et travaille afin de l’empêcher et veille «à ce que les droits des femmes et des enfants figurent à l’agenda politique».

La mission de Danner Tunisie va consister, dans ce cadre, à «consolider les capacités des centres d’accueil des femmes et des enfants victimes de violence, sensibiliser aux lois nationales et au droit international en matière de lutte contre la violence par le moyen de sessions de formation pour les juristes et les sociologues et les agents des centres d’accueil, de l’organisation d’autres types d’activités en collaboration avec les administrations et les acteurs concernés de la société civile».

Pour mettre en musique tout cela, le centre Danner a confié les rênes de son antenne tunisienne, en qualité de représentante officielle, à quelqu’un qu’il connaît déjà très bien : Meriem Ben Lamine, qui était depuis le démarrage de l’activité de Danner en Tunisie en 2014 coordinatrice de son projet. Et ce choix n’est guère fortuit.

Juriste de formation, spécialiste en droit international privé de la famille, en égalité de genre et en prévention contre la violence à l’égard des femmes et des filles dans la région MENA -elle a enseigné à la Faculté de droit de Tunis- et avocate inscrite au barreau de Tunis depuis 2004, Meriem Ben Lamine a fait depuis 2011 de l’action associative dédiée à la défense des femmes contre la violence son métier et sa raison d’être. Mais c’est dans un autre domaine du monde associatif qu’elle a débuté.

Sa première expérience, Meriem Ben Lamine l’a eu avec l’American Bar Association (A.B.A.), dont elle a intégré le staff en Tunisie en 2011 pour contribuer à la mise en œuvre de ses programmes dans le cadre de sa «Rule of Law Initiative», une initiative destinée à consolider l’Etat de droit à l’étranger.

Ensuite, elle a enchaîné en août 2013, recrutée comme coordinatrice du Programme d’Appui à la Société Civile (PASC), une action de l’Union européenne visant à mettre en place des partenariats stratégiques afin d’accompagner au mieux la société civile dans le développement d’actions favorisant les principes de compréhension mutuelle, de concertation et de partenariat avec les acteurs publics.

Enfin, en avril 2014 a été établie la connexion avec Danner qui, en cette année-là, a chargé celle qui devient aujourd’hui sa représente officielle en Tunisie de s’occuper de la mise en place de projets concernant la violence contre les femmes, en partenariat avec ONG locales. Ce qu’elle a fait pendant quelques mois pour ensuite entamer une nouvelle expérience avec deux autres ONG danoises, le Conseil des Femmes Danoises -dont elle a dirigé le projet sur la violence sexiste dans trois pays d’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie et Egypte)-, et Kvinfo, le Centre Danois pour le Genre, l’Egalité et l’Ethnicité, avec lequel elle collabore depuis avril 2017 comme conseillère de son programme pour l’égalité des genres, notamment dans la région MENA.

Mais elle n’est pas que. En mai 2018, la juriste s’est ouvert un nouveau champ d’action en se faisant élire conseillère municipale à La Manouba, sur une liste indépendante.