Le GIEC alerte sur l’épuisement des terres, mais ne dit pas comment nourrir l’humanité

Des experts de l’ONU sonnent l’alarme sur « la surexploitation des ressources » qui, selon eux, hypothèque le présent et l’avenir de la sécurité alimentaire, mais appauvrit aussi la biodiversité et amplifie les émissions.

« Nous vivons sur une Terre nourricière, tempérante, protectrice. Toutefois, à épuiser ses ressources, à exploiter trop intensivement ses sols et ses forêts, nous mettons en péril non seulement notre capacité à faire face au réchauffement climatique, mais aussi nos conditions de vie et de subsistance. Il est donc urgent d’adopter, à l’échelle mondiale, une gestion des terres plus durable », souligne le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans un rapport spécial, présenté jeudi 8 août 2019.

Ce rapport est intitulé «Les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres».

Cette analyse s’insère dans un ensemble de trois rapports, avec celui, rendu public en octobre 2018, sur les effets d’un réchauffement de 1,5 °C, et celui, attendu en septembre, sur les océans et la cryosphère (calottes polaires, glaciers de montagne et banquises), écrivent nos confrères du journal Le Monde.

Ce rapport scientifique de 1 200 pages du GIEC, auquel ont collaboré une centaine de chercheurs de 52 pays –dont, pour la première fois, une majorité d’auteurs de pays en développement–, est assorti d’un « résumé à l’intention des décideurs ».

Evoquant le document, la paléoclimatologue française, Valérie Masson-Delmotte, retient « l’intérêt et la qualité du travail, empreint de gravité, réalisé par les délégués de tous les pays, sans aucune tension, crise ou clash. C’est le signe de la prise de conscience, partout dans le monde, des enjeux d’une transformation profonde de l’usage des terres ».