A l’occasion de la Journée mondiale des requins, célébrée le 14 juillet de chaque année, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a classé la Tunisie au deuxième rang des plus gros pêcheurs de requins de la Méditerranée, derrière la Libye.

Avec 4.260 tonnes et 4 161 tonnes, la Libye et la Tunisie assurent des prises trois fois supérieures à celles de l’Italie (1 347 tonnes) et de l’Egypte (1 141 tonnes), note l’organisation dans son rapport 2019 intitulé ” Les requins en crise : un appel à l’action pour la Méditerranée “.

Plus de la moitié des espèces de requins et de raies de la mer sont menacés dans la région méditerranéenne, s’indigne le Fonds mondial pour la nature, soulignant que près d’un tiers est pêché à un niveau critique d’extinction.

Quelque 60 espèces ont été répertoriées dans les chaluts; et dans certaines zones, les requins et les raies représentent plus du tiers des captures totales à la palangre. D’énormes quantités de requins sont capturés par des filets dérivants et illégaux.

L’organisation évoque, par ailleurs, d’autres menaces pesant sur les requins de la Méditerranée: les morceaux de plastique .

Ils sont également la cible d’un commerce illégal, car des analyses ADN ont montré que de nombreux consommateurs, pensant manger de l’espadon de Méditerranée, retrouvent de la viande de requin dans leur assiette.

De ce fait, le WWF pense que cela constitue des risques pour la santé humaine, en raison des concentrations de mercure qui dépassent largement les limites légales de sécurité fixées pour certaines espèces de requins.

Toujours dans son rapport, l’organisation appelle les pêcheurs et gestionnaires de la pêche à éviter de pêcher dans les habitats critiques comme les nurseries et à utiliser des engins adaptés pour éviter les prises accessoires.

Elle met également l’accent sur la nécessité d’améliorer les connaissances sur les populations de requins et les espèces commercialisées afin de renforcer les efforts de conservation et assurer la transparence et la légalité du secteur de la pêche.

” Les requins pourraient disparaître de la Méditerranée. Leur déclin rapide est l’indicateur le plus sérieux du mauvais état de santé de la mer et des pratiques de pêche irresponsables. Tous les pays méditerranéens sont responsables. Les requins font partie de notre mer et de notre culture depuis des milliers d’années. Nous devons agir rapidement pour assurer leur survie dans le futur “, souligne Giuseppe Di Carlo, directeur du WWF, cité dans un communiqué de l’organisation.

Les requins sont des animaux particulièrement vulnérables. Ils ont du mal à se remettre du déclin de leur population. Ils ont tendance à croître lentement, arrivent tard à maturité et produisent peu de jeunes après de longues périodes de gestation.