Quelques semaines seulement après avoir levé 22 millions de dollars, en émettant des titres participatifs au profit de l’émirati Gulf Capital, l’une des principales sociétés de gestion d’actifs alternatifs au Moyen-Orient (qui gère actuellement 3,3 milliards de dollars américains), c’était en janvier 2019, CHO (Conditionnement des Huiles d’Olives), société filiale du groupe éponyme fondée par Abdelaziz Makhloufi, a investi ce pactole dans le développement de son activité.

Prise par une assemblée générale en date du 18 octobre 2018, la décision d’émettre des titres participatifs au nom de CHO -société spécialisée dans la production et l’exportation de l’huile d’olive biologique et naturelle d’une valeur de cent (100) dinars par titre participatif pour un montant équivalent en dinars tunisiens à vingt-deux millions (22 millions de dinars) de dollars au profit exclusif du fonds d’investissement étranger non résident Gulf Credit Lending Limited détenu par «GC Credit Opportunities GP II Limited», pour une période de sept ans, a été officialisée le 23 janvier 2019, avant son aval par la Banque centrale de Tunisie.

Une grande partie des vingt-deux millions de dollars récoltés a été investie dans le rachat d’une huilerie (La Gazelle) et, surtout, le développement de la Société El Faleh de développement agricole, créée en 2018 et dont le capital a été porté de 100 000 dinars à 20 millions de dinars.

Après la signature de la convention liant son groupe à Gulf Capital, Abdelaziz Makhloufi, président directeur général de CHO, a en effet déclaré que « Terra D’Elyssa (marque d’huile d’olives phare du groupe, ndlr) est fière de son origine tunisienne et de son huile d’olive biologique de haute qualité.

Le financement de Gulf Capital soutiendra davantage nos plans d’intégration, en développant nos plantations d’oliveraies à travers la Tunisie. Nous sommes pleinement engagés à accroître la présence de Terra D’Elyssa et à atteindre de nouveaux marchés à l’échelle mondiale ».

CHO Company a débuté dans le commerce en gros de l’huile d’olives. Puis, en 2007, lorsque le gouvernement tunisien a fait le choix d’encourager les producteurs à ne plus se limiter à vendre leur produit à des opérateurs européens, le groupe a opté pour le conditionnement pour s’adresser aux consommateurs finaux.
L’entreprise conditionne 24 000 bouteilles à l’heure avec des lignes dédiées aux huiles d’olive biologiques et extra-vierges.

Créé en 1996, le groupe, compte aujourd’hui douze entreprises, sept en Tunisie –CHO, Ighuile (installation d’extraction de l’huile de grignons d’olive, qui effectue le séchage de grignons d’olive frais d’une capacité de 1 100 tonnes de grignons par jour), Olivio (installation d’extraction de chaleur par huile de grignons de pin et une raffinerie), Oliva (distribution et service pour le matériel agricole et les huileries), la Société El Faleh de développement agricole, la Savonnerie de Carthage, en plus de l’Huilerie La Gazelle récemment rachetée- et cinq à l’étranger (CHO America, CHO Canada, CHO European Union –basée en France, CHO China et CHO Maroc).

En près de vingt-trois ans, son activité s’est étendue, en plus de l’extraction, au raffinage, analyse et au stockage des différentes variétés d’huile d’olive et de grignon d’olives, et leur mise en bouteilles et conditionnement sous différents emballages, à l’agriculture, à l’installation et maintenance des unités d’extraction à froid et huileries modernes, et à la production de cosmétiques et de savons à base d’huile d’olive et de charbon vert à partir de grignons d’olives.

Une réussite que le groupe doit à son fondateur mais également à ses associés, Moncef Rekik et Mohamed Tounsi –partenaires par ailleurs dans le groupe textile Christine Confection-, qui l’ont rejoint en 2009, il y a exactement dix ans.

Le trio qui se partage aujourd’hui le capital du groupe à parts égales n’est certainement pas près de s’arrêter en si bon chemin.

M.M.