La migration des médecins spécialistes du secteur public vers l’étranger augmente, d’une année à une autre, selon Abderraouf Cherif, ministre de la Santé, qui présidait, vendredi 16 février, un conseil régional de la santé à Médenine.

Le manque de médecins spécialistes aura des répercussions sur le secteur de la santé au cours de cette année, qui s’annonce difficile, a-t-il regretté. On attend la nouvelle promotion de 120 médecins spécialistes, qui ont bénéficié d’une formation dans le cadre d’un programme de formation, lancé depuis deux ans en faveur des régions de l’intérieur.

Selon les estimations, les médecins migrants seront au nombre de 400 en 2018, contre 300 en 2017, a encore précisé Abderraouf Cherif, soulignant que cette situation impose un examen de plusieurs données et une introduction de réformes pour convaincre les médecins tunisiens de la nécessité de travailler dans le secteur public de la santé.

Le ministre évoque, dans ce cadre, la poursuite des négociations portant sur les nouvelles réformes envisageables dans ce secteur.

Le manque de moyens, les agressions répétitives à l’encontre des médecins (au nombre de 1.081 cas en 2018), l’absence d’une vision claire pour le secteur figurent parmi les entraves qui se dressent devant les médecins et les obligent à choisir le départ, a-t-il signalé.

Le ministre de la Santé a pris, à cette occasion, plusieurs décisions pour la promotion des prestations sanitaires dans la région, dont l’aménagement du bloc opératoire, l’exploitation du centre de dialyse de Beni Khdech et la création de deux nouveaux services d’urgences aux hôpitaux régionaux de Zarzis et de Ben Guerdane, dans le cadre d’un accord conclu avec le fonds koweïtien pour le développement.

Il a également donné ses directives pour notamment renforcer le cadre médical et paramédical dans la région, octroyer cinq ambulances, appuyer les équipements des services d’urgences, des consultations, ainsi que des laboratoires.

Les participants à ce conseil parmi les médecins et les représentants de structures professionnelles et administratives ont insisté sur l’importance de renforcer le nombre des médecins spécialistes dans la région et de promouvoir les prestations sanitaires.

De son côté, le directeur régional de la santé, Jamel Eddine Hamdi, a rappelé que 32 projets sont programmés dans la région, moyennant une enveloppe de 24,5 millions de dinars.