Le chef du gouvernement Youssef Chahed entame mercredi une visite officielle de trois jours en France à l’invitation de son homologue français Edouard Philippe.

Il s’agit de son deuxième déplacement en France depuis son accession à la primature en août 2016. Sa première visite remonte à novembre de la même année.

De l’avis de nombreux observateurs, cette visite est importante à plus d’un titre dans la mesure où elle revêt une triple dimension politique, économique et sociale.

Le chef du gouvernement sera accompagné d’une importante délégation de ministres et de députés. Il s’agit, notamment, du ministre de l’Intérieur, du ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, du ministre de l’Enseignement supérieur, du ministre du Transport, du ministre du Tourisme et du ministre des Affaires étrangères.

Au cours de son déplacement dans la capitale française, Youssef Chahed sera reçu à l’Elysée par le président Emmanuel Macron et à Matignon par son homologue Edouard Philippe.

Selon une note fournie aux journalistes, Chahed rencontrera également les présidents de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le président du Sénat, Gérard Larcher, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, et le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria.

Il devrait aussi présider avec son homologue français, Edouard Philippe, un conseil de ministres franco-tunisien avant d’ouvrir le deuxième Forum économique franco-tunisien où la Tunisie sera représentée notamment par une délégation de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.

D’après une source à la présidence du gouvernement, le déplacement de Chahed à Paris est une occasion pour faire un tour d’horizon des relations tuniso-françaises, huit ans après la Révolution du 14 janvier.

Des dossiers diplomatiques et économiques

Au cœur des entretiens, figurent notamment, des questions diplomatiques comme la candidature de la Tunisie à un siège de membre non-permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU (2021 – 2022) ainsi que deux grands sommets qu’organisera la Tunisie cette année et celle d’après. Il s’agit d’abord du Sommet arabe qui se tiendra le 31 mars 2019 et du Sommet de la Francophonie en 2020 qui marque le 50ème anniversaire de l’Organisation internationale Francophonie.

Les dossiers économiques et financiers ne seront pas en reste. Six accords de coopération seront signés entre la Tunisie et la France. Ils prévoient le financement de projets dans les domaines du numérique, du transport, de l’enseignement supérieur et de la santé, a précisé, à l’Agence TAP, l’ambassadeur de France à Tunis Olivier Poivre D’arvor.

Après le déclenchement de la Révolution en 2011, les échanges de visites de haut niveau se sont intensifiés donnant ainsi une impulsion à la coopération bilatérale grâce notamment à la signature de plusieurs accords et mémorandums d’entente, a souligné le diplomate.

La France, 1er pays générateur d’investissements étrangers en Tunisie

Le nombre des entreprises françaises ou de participation française opérant en Tunisie est de 1349 dont 1040 sont totalement exportatrices.

Ce nombre représente 40% des entreprises étrangères implantées en Tunisie avec un volume d’investissement de plus 3 milliards dt. Les entreprises françaises génèrent près de 130 mille postes d’emplois.

Les investissements français sont concentrés dans les secteurs de l’industrie et des services (711 entreprises).

S’agissant des échanges commerciaux, la France demeure à la fois le 1er client de la Tunisie avec 29% des exportations et le 1er fournisseur avec près de 16,3% des importations.

La Tunisie assure 0,9% des exportations et 0,8% des importations françaises. Elle est le 23ème client et le 24ème fournisseur de la France.

La France est, aussi, le premier client européen de la Tunisie en matière de tourisme depuis 2004. Un secteur vital pour la Tunisie qui commence déjà à retrouver les niveaux d’avant la Révolution.

Quelque 781,6 touristes français ont visité la Tunisie en 2018, soit une hausse de 37 % par rapport à 2017.