Les moyens de promouvoir les échanges interafricains qui ne dépassent pas actuellement les 13%, contre des taux de plus de 50% dans les autres continents (60% inter-européens), sont le principal thème qu’aborde la 2ème édition de FITA 2019 (Financing Investment & Trade in Africa) qui se tient les 5 et 6 février à Tunis.

D’ailleurs, le thème est “Pour une accélération du commerce et des investissements interafricains”.

S’exprimant à l’ouverture des travaux de ce forum, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, a souligné que le développement des échanges commerciaux interafricains est confronté à trois importants défis, à savoir la promotion de l’image du continent -longtemps associé aux crises humanitaires et aux turbulences malgré son fort potentiel humain et la richesse de ses ressources-, le développement de l’intégration régionale et la promotion de l’investissement.

Il s’agit, en outre, d’engager des réformes pour éliminer tous les obstacles à l’investissement, de développer le climat des affaires, de garantir la bonne gouvernance, de mobiliser les ressources et d’asseoir la crédibilité du continent, a ajouté le ministre.

Ladhari a également réaffirmé l’engagement du gouvernement tunisien à soutenir tous les projets et programmes qui visent à promouvoir les échanges avec les autres pays du continent, soulignant que le développement des investissements en Afrique pourra contribuer à la création d’emplois pour les jeunes et à la croissance économique.

Pour sa part, Hani Salem Sombol, PDG de la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), a souligné que l’accord signé en mars 2018 à Kigali (Rwanda), portant la création d’une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) est un cadre important pour le renforcement des échanges interafricains qui pourraient passer facilement à 50%, outre la création d’emplois pour les jeunes du continent africain, conformément aux objectifs de développement durable.

Selon le ministre tunisien, la ZLEC est un accord plus large qui couvrira la mobilité des personnes et la propriété intellectuelle.

Cependant, des problèmes subsistent, notamment en matière de financement, de logistique et de transport qui constituent des obstacles majeurs qui entravent le développement des investissements tunisiens en Afrique.

 

FITA constitue une l’occasion de présenter les solutions financières alternatives émergentes -capital développement, crowdfunding, assurance-crédit- pouvant intervenir en complément de l’offre bancaire traditionnelle africaine.

Les participants débattront également les moyens de rapprocher les banques tunisiennes de leurs homologues panafricains pour faciliter l’accès aux services financiers en Afrique.

Cette deuxième édition permet aussi pour certains pays subsahariens de présenter leur plan de développement économique, les projets d’investissements structurants en particulier en PPP, ainsi que les modalités de financement.

En présence des institutions financières panafricaines et des opérateurs économiques, des workshops pays sont organisés permettant de développer des synergies.

En effet, de nombreux gouvernements africains ont engagé une politique volontariste qui vise à encourager et à favoriser l’implication du secteur privé dans le financement des projets structurants d’Etat. Des opportunités à saisir par le secteur privé en marge de FITA, surtout avec la présence des institutions financières internationales.

Un focus sur des stratégies tripartites de la Tunisie avec l’Allemagne, la Chine ou la France seront débattus en marge de cette conférence.