Le secrétaire général du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi, affirme qu'”il y a une nouvelle tentative de pousser les prochaines élections vers une bipolarisation, mais les partis démocratiques ne doivent pas tomber dans ce piège, comme ce fut le cas lors des élections de 2014″.

Selon lui, “il importe pour l’opposition de présenter rapidement ses solutions et alternatives afin d’anticiper l’action vers un une orientation générale du débat dans le pays”, a-t-il ajouté lors de la séance inaugurale des “Journées Maya Jribi de leadership des femmes”, ouvertes vendredi 25 janvier à Kairouan.

Chebbi a souligné la nécessité pour les partis démocratiques de changer l’équation pour amener les questions économiques, sociales et politiques sur la table et que la concurrence sur les réelles alternatives se passe en dehors de la bipolarisation et de l’idéologie.

Il estime que “les Tunisiens ont unanimement reconnu que le système de gouvernement tunisien n’avait pas réussi à gérer le pays, à résoudre les problèmes et à atténuer les souffrances quotidiennes du citoyen tunisien”, affirmant que le pays a aujourd’hui besoin d’une alternative, et l’opposition démocratique est chargée de trouver ce rôle alternatif.

Pour Issam Chebbi “la Tunisie, après 8 ans de révolution, est toujours dans la même situation, souffre d’une crise sociale et économique et d’une situation politique fragile, malgré tous les progrès réalisés, de sorte que l’année électorale doit être éloignée des tiraillements et des conflits idéologiques, par souci de l’intérêt du pays”.

Pour ce qui est des prochaines élections, il a déclaré que le parti Al Joumhouri s’est engagé dans la préparation de cette échéance en avançant dans la formation de ses propres listes électorales aux législatives, soulignant que son parti tend ses mains aux initiatives sérieuses visant à unir les démocrates.

“Depuis plus d’un an, le parti cherche à contacter tous les démocrates tunisiens afin de former un bloc électoral progressiste capable de présenter une alternative qui donnerait de l’espoir aux Tunisiens”, a-t-il ajouté.

Concernant l’élection présidentielle, Chebbi a déclaré que son parti n’a pas l’intention de présenter un candidat et œuvre à unir ses efforts avec des personnalités et partis progressistes pour se mettre d’accord sur un candidat unique afin d’éviter les divisions ayant marqué l’élection présidentielle de 2014.

La séance d’ouverture des journées Meya Jeribi était dédiée aux femmes dirigeantes pour rappeler leurs luttes et leurs persécutions tout au long de leur parcours politique et de la répression qu’elles avaient endurée durant la période de l’ancien régime en raison de leurs positions, ce qui en faisait un symbole de liberté d’expression et de ténacité et de dévouement au service de la Tunisie.

De son côté Ahmed Nejib Chebbi a mis en exergue les positions de feue Maya Jribi sur l’agression américaine contre l’Irak et sa supervision des campagnes de dons de médicaments pendant le siège de ce pays frère. “Le courage était une caractéristique inhérente de Maya ainsi que son esprit de sacrifice et son dévouement aux autres”, a-t-il souligné.

Il a également rappelé son aide à la famille d’un des prisonniers du bassin minier, prenant en charge le traitement médical de son père malgré la répression policière.

Le président directeur général de l’agence TAP, Rachid Khachana, qui a connu cette militante politique, a proposé pour sa part de baptiser une avenue de la capitale, de Radès et l’école où elle avait fait ses études du nom de Maya Jribi.

Khachana a donné à cette occasion un aperçu de la vie de la militante depuis sa lutte en tant qu’étudiante au sein de l’Union générale des étudiants tunisiens et son expérience en journalisme avec le journal Al-Rai après avoir obtenu son diplôme à la Faculté des sciences de Sfax. Il a mis en valeur sa présence continue au premier rang de toutes les échéances politiques vécues par la Tunisie entre 1984 et 2011.