Le projet “Mechey wa jey” ou “aller-retour” suit depuis des mois un parcours entre Tunis et les différentes régions du pays en mobilisant des artistes, formateurs, producteurs tous convaincus de la nécessité de prendre le pays à bras-le-corps.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme Tfanen-Tunisie créative, qui est un projet d’appui au renforcement du secteur culturel financé par l’Union européenne et le ministère des Affaires culturelles.

Il ambitionne de renforcer la décentralisation culturelle dans les régions à travers la présentation d’une série de spectacles artistiques dans les régions et l’encadrement des jeunes créateurs dans les régions intérieures, et ce dans l’esprit d’un travail partagé réunissant d’une part les créateurs et d’autre part le ministère de tutelle représenté par les responsables de ses programmes culturels dans les régions.

Trois escales ont pu avoir lieu jusqu’à aujourd’hui : Dguech (gouvernorat de Tozeur), El Krib (gouvernorat de Siliana) et Bouselem (gouvernorat de Jendouba) où plusieurs productions artistiques ont été présentées au public à savoir “Ré-Existence” de Nawel Skandrani, “Au suivant” de Habib Belhedi et Lassaad Ben Abdallah, “Les Veuves” de Wafa Taboubi et “Caprice” d’Achraf Ben Hadj Mbarek.

Par ailleurs, des spectacles musicaux et des masters class pour les jeunes dans le domaine des arts du spectacle (cirque, danse, théâtre, musique, vidéo et communication digitale) ont été organisés tout en contribuant à créer une certaine dynamique dans les maisons de jeunes.

Les artistes qui participent à cette aventure de Mechey wa jey sont convaincus que l’engagement de l’artiste dans sa cité passe nécessairement par la décentralisation de l’art.

Il est de sa responsabilité de participer à désenclaver les régions en partant à la rencontre de jeunes talents assoiffés d’art et de culture. En posant ses bagages, ses décors, en réempruntant avec joie et conviction la route, l’artiste initie un dialogue avec un public dont il est coupé du fait des difficultés de la diffusion et reprend sa place naturelle en s’insérant dans le tissu humain, culturel et socioéconomique du pays.