Le secteur des viandes rouges connaît, actuellement, des difficultés, ce qui a engendré une forte baisse des revenus des bouchers, obligeant plusieurs dizaines d’entre eux à mettre la clé sous le paillasson. C’est ce qu’a déclaré, Ahmed Laamiri, le président de la Chambre nationale des bouchers.

Laamiri, qui intervenait lors d’une conférence de presse à Tunis, jeudi 20 décembre, tenue au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), impute cette situation, qu’il a qualifiée de “catastrophique”, à la hausse du coût du kilogramme de viande ovine qui a atteint 30 dinars et n’est donc plus à la portée du pouvoir d’achat du citoyen.

Il met en garde contre l’amplification du phénomène de la contrebande des ovins qui a accru la crise du secteur, exhortant les autorités concernées à mettre fin à ce fléau.

Il estime que des contrebandes de près de 1.000 têtes de bovins ont lieu chaque semaine vers l’Algérie, ce qui a engendré une forte baisse de la production… Il appelle à mettre fin à ce phénomène.

Par ailleurs, Ahmed Laamiri appelle les autorités concernées à contrôler la tuberculose apparue chez le cheptel bovin, indiquant que cette maladie a été repérée dans les étables des agriculteurs.

Il recommande de procéder à un contrôle minutieux des vaches, mettant l’accent sur la nécessité pour l’agriculteur de fournir un certificat de salubrité du cheptel lors de sa commercialisation ou de sa numérisation, sachant que le boucher est en droit de demander ce certificat lors de l’acquisition des bovins afin de garantir la santé du consommateur.

Laamiri a, aussi, signalé que les médecins vétérinaires ont demandé la somme de 180 millions de dinars pour éradiquer la tuberculose parmi les bovins.

Il a, par ailleurs, dénoncé la propagation du phénomène de l’abattage anarchique pratiqué par les intrus hors des circuits de distribution légaux, soulignant que “cette question peut également présenter un danger pour la santé du consommateur”. Il a recommandé aux autorités de trouver une formule pour adapter les prix des viandes rouges au pouvoir d’achat du consommateur.

Laamiri reproche aux autorités le manque d’attention aux problèmes du secteur, en dépit des nombreux messages que la Chambre a adressés respectivement aux ministères de l’Agriculture, de la Santé et du Commerce, ainsi qu’à l’Organisation de défense du consommateur (ODC).

Pour rappel, la moyenne de la consommation de veaux en Tunisie se situe entre 10 et 12 mille têtes par an.