Le ministre de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et des Politiques publiques, Kamel Morjane, a donné, mercredi 19 décembre dans le village de Chenenni, le coup d’envoi de l’expérience pilote des “Maisons des services administratifs à guichet unique” (MSAGU et des “Maisons de services permanents et itinérants” (MSPI).

Reste maintenant à savoir si ces dernières seront plus performantes et efficaces en termes de services au citoyen que les MSA. Ce n’est pas évident.

Le sous-directeur général de la Poste nationale, Nabil Sallami, a déclaré au correspondant de l’agence TAP que cette expérience a été lancée ce mercredi dans les localités de Lakhouat (gouvernorat de Siliana) et Hazwa (gouvernorat de Tozeur).

Il a précisé que l’expérience consiste à rapprocher les services administratifs rendus aux citoyens par le biais de maisons pilotes installées dans les bureaux de poste après la formation de trois chefs de bureau pour fournir tous les services sur la base d’une interface électronique développée par la poste tunisienne.

Elle devrait être généralisée à d’autres institutions telles la Caisse nationale de sécurité sociale, la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS), la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG), la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (SONEDE), l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), Tunisie Telecom et la Poste tunisienne.

Kamel Morjane a présidé au début de sa visite, la première depuis sa prise de fonctions, les travaux d’un séminaire régional sur “L’administration tunisienne au service du développement”.

Le ministre a pris connaissance à cette occasion des préoccupations des différents secteurs, telles que la faiblesse du taux d’encadrement, la régression des prestations administratives et le manque d’équipements, en particulier dans la nouvelle Chenenni.

Les participants au séminaire régional ont appelé à numériser l’administration, à moderniser les méthodes de travail classique et à établir une discrimination positive dans la décentralisation de la prise de décisions, en particulier en ce qui concerne l’investissement et la création de projets employant le plus grand nombre de main-d’œuvre.

Ils ont également appelé au renforcement de la formation à distance du personnel, au réemploi des ressources humaines, à la mise en place d’une bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption administrative.

Kamel Morjane a souligné de son côté le souci de son ministère d’assurer l’égalité des chances entre toutes les régions, notant qu’il travaillerait à l’adoption d’études pour améliorer les services administratifs.

Il a relevé à ce propos que 65% du territoire de la République ne dépasse pas une couverture administrative de 20% et que le citoyen doit parcourir des dizaines de kilomètres afin d’obtenir des services administratifs.

Il a indiqué que le ministère travaillait à développer la couverture géographique des services administratifs, qui passera de 45% en 2016 à 75% à la fin de l’année prochaine, formulant l’espoir d’atteindre un taux de couverture de 100% en 2021.

Le ministre a rappelé à cet égard l’expérience des maisons des services dans sa nouvelle formule et de leur rôle de rapprochement des services au profit du citoyen.

Il a déclaré par ailleurs au correspondant de l’agence TAP que son ministère ne s’était pas penché sur les procédures administratives complexes en matière d’investissement, notamment dans les régions lointaines, et sur la lenteur des procédures, “car la décision émane toujours du siège central”.

“Nous allons discuter de ces questions afin de faciliter et d’encourager les investisseurs à s’installer dans des zones isolées”, a-t-il souligné.

A propos de la grève générale que l’UGTT menace de lancer dans la fonction publique et le secteur public le 17 janvier prochain, Kamel Morjane a assuré que “le dialogue n’a pas été interrompu et que les deux parties cherchent une solution satisfaisante pour tout le monde et que le gouvernement n’épargnera aucun effort pour trouver une solution à cette impasse malgré les conditions économiques difficiles en Tunisie”.

A l’issue du séminaire, le ministre a remis les diplômes aux jeunes ayant achevé leur formation dans le domaine de l’installation et la réparation de panneaux photovoltaïques, conformément à une décision antérieure du chef du gouvernement annoncée le 27 avril 2017.