Une seule des 46 sociétés qui fabriquent les sacs en plastique en Tunisie a déjà démarré la fabrication des sacs biodégradables, commercialisés actuellement dans les grandes surfaces ayant adhéré volontairement à l’interdiction des sacs en plastique.

C’est le président de la Chambre syndicale nationale des transformateurs de plastique (UTICA), Fayçal Bradai, qui s’exprimait ainsi ors d’une conférence de presse tenue, jeudi 7 juin à Tunis, sur l’interdiction des sacs en plastique.

Il dévoile qu’il a été convenu avec le ministère des Affaires locales et de l’Environnement, de réserver un fonds pour favoriser la mise à niveau du secteur en termes de procédés de production, de formation et d’accompagnement.

“Le bureau d’études chargé de réaliser une étude sur le secteur du plastique a proposé de doter ce fonds d’un budget de 11 millions de dinars (MDT), mais le ministère a jugé ce montant très élevé et en a proposé de 4 à 5 MDT. Des discussions sont actuellement en cours sur ce point”, a fait savoir Bradai.

Au sujet de la matière première, le président de la chambre a fait savoir que contrairement au plastique, la matière première du biodégradable (maïs, pomme de terre, blé…) qui sera totalement importée, constitue un problème. En effet, cette dernière ne peut pas être stockée, sinon elle risque d’être abîmée.

Il a annoncé dans ce sens, que des discussions sont également, en cours avec des investisseurs italiens, concernant l’installation d’une unité de fabrication de la matière première du biodégradable à partir d’une plante, la Barbe-de-bouc, afin d’assurer des coûts plus réduits et la compétitivité des entreprises tunisiennes à l’échelle internationale. Cette unité qui sera réalisée dans le cadre du Partenariat Public/Privé, permettra selon les investisseurs italiens, de fournir 40 mille emplois, dont 3.000 ingénieurs.

Il a souligné que les coûts de fabrication des sacs biodégradables par les entreprises tunisiennes seront beaucoup plus réduits par rapport à la fabrication des sacs en plastique.

Il a relevé par ailleurs la nécessité de la mise à niveau des industriels tunisiens, des entreprises, des équipements, ajoutant que tous les industriels seront capables, au début de 2020, date d’entrée en vigueur du décret relatif à l’interdiction des sacs en plastique, de fabriquer soit des sacs biodégradables, soit des sacs plastiques, d’un format de 40 microns.

Pour sa part, le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher, a rappelé que la loi de finances pour l’exercice 2018 a supprimé la taxe sur la protection de l’environnement appliquée à l’importation de la matière première du plastique biodégradable.

“Les pharmacies et les grandes surfaces, qui représentent 30% des quantités de sacs en plastique qui circulent sur le marché, ont adhéré volontairement à l’interdiction progressive des sacs en plastique à usage unique, ayant une concentration élevée en métaux lourds et les sacs non étiquetés. Cette interdiction sera régie par un décret devant entrer en vigueur au début de 2020”, a-t-il expliqué.

A rappeler que la première phase de l’étude sur le secteur du plastique réalisée dans le cadre de l’élaboration du décret relatif à l’interdiction des sacs en plastique a révélé que 20 mille tonnes de matières plastiques sont transformées en sacs en plastique et que 4,2 milliards de sacs en plastique circulent sur le marché dont 3 milliards de production locale et 1,2 milliard importés.