Les étudiants sahariens en Tunisie seraient au nombre de 1.500 en 2018 –contre plus de 5.000 en 2010-, entre secteur public (dans le cadre de coopération d’Etat à Etat) et secteur privé, où il concentre plus de 80% parmi eux.

Ce qui, a priori, devrait constituer un excellent vecteur à la fois de rapprochement et de compréhension mutuels des économies et des cultures, mais aussi d’exportation et de lobbying.

Toutefois, les échanges avec Afrique subsaharienne passent surtout par le respect, par la Tunisie, des ressortissants y compris les étudiants des pays africains, lesquels sont confrontés à de multiples problèmes qui se nomment : «obtention de visa», «humiliation pour l’octroi de la carte de séjour…». Une démarche longue, coûteuse et complexe.

En effet, parfois il faut 6 mois et plusieurs aller/retour au poste de police pour pouvoir obtenir sa carte de séjour –laquelle n’est valable que pour 9 mois. Sachant que tout retard dans le dépôt des pièces pour carte de séjour entraîne de lourdes pénalités (entre 20 et 25 dinars par semaine).

Comparativement, le Maroc, où les étudiants subsahariens sont nettement plus nombreux, leur octroie une carte de séjour sous forme de carte intelligente -et non un papier révolu- valable 3 ans. Le Royaume chérifien leur accorde même la possibilité de travailler pendant 3 ans après leur diplomation.

Du coup, le Maroc serait devenu, selon nos informations, la première destination des étudiants subsahariens au Maghreb (leur nombre y s’élèverait à 12.000 en 2018), et ceci s’explique par l’absence de visa pour la majorité des pays africains, la possibilité d’accès aux écoles et universités publiques, et bien évidemment la facilité d’avoir une carte de séjour pour études.

Toujours selon nos sources, la Tunisie serait également dépassée par l’Algérie en termes d’accueil d’étudiants et stagiaires subsahariens dans les établissements publics d’enseignement –on évoque le chiffre de 3.000 bourses octroyées par l’Algérie aux pays africains.

A contrario, le département tunisien de l’Enseignement supérieur serait en train de réfléchir à une mesure pour que l’accès aux universités publiques pour les étrangers soit payant désormais. Certains estiment que cela permettrait à la Tunisie d’accueillir pas moins de 20.000 étudiants subsahariens (francophones) en 2020. Et d’après une source proche du ministère de l’Enseignement supérieur, le coût annuel pour des études supérieures avoisinerait les 4.000 euros.

Mais le plus important, c’est d’établir des règles claires et précises sur les conditions d’obtention du titre de séjour dans notre pays. Car, le coût de la scolarité dans les universités publiques ne devrait pas constituer un handicap, étant donné les établissements d’enseignement privés regorgent déjà d’étudiants subsahariens.

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