Porter le taux d’insertion des diplômés de la formation professionnelle sur le marché de l’emploi de 60%, actuellement, à 80% en 2022, constitue l’un des objectifs de la réforme de la formation professionnelle entamée depuis 2013. C’est ce qu’a affirmé Faouzi Abderrahmane, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi.

S’exprimant lors d’une rencontre avec les chefs de missions diplomatiques et consulaires d’Afrique subsaharienne, organisée mercredi 12 avril 2018 à Tunis, le ministre a mis l’accent sur les efforts déployés par son département pour faire de la formation professionnelle, un synonyme de réussite et non pas d’échec. Il s’agit d’œuvrer à réduire le taux d’abandon en formation professionnelle de 35% actuellement à 10% d’ici 2022.

Soucieux d’adapter la formation professionnelle aux mutations économiques, le ministère œuvrera, a souligné Abderrahmane, à renforcer la formation en alternance avec l’entreprise, à s’ouvrir sur les nouveaux métiers et à enraciner la culture entrepreneuriale auprès des apprenants.

S’adressant aux chefs de missions diplomatiques et consulaires africains, il a fait part de la disposition de son département à renforcer la coopération en matière de formation professionnelle et à encourager l’échange des formateurs.

Selon le ministre, le nombre des jeunes africains inscrits dans les centres tunisiens de la formation professionnelle s’élève à près de 500.

De son côté, Hafedh Ghadhab, chargé de mission au ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a affirmé que le dispositif de la formation professionnelle tunisien est le fruit d’efforts et de réformes successives menées en 1993, 1996, 2008 et en 2013.

Le dispositif de la formation en Tunisie souffre, selon lui, de certaines défaillances qui ont imposé l’actuelle réforme. Parmi les constats relevés figurent, notamment, l’absence d’une vision nationale pour le développement des ressources humaines, le manque de réactivité du dispositif de formation professionnelle notamment face aux besoins des entreprises et l’échec de pouvoir répondre aux besoins des régions et des entreprises, a-t-il précisé.

La réforme en cours est le prolongement d’anciennes expériences qui reposent sur la gestion sur la base de la demande et de la qualité et sur la nécessité de créer les capacités d’adaptation et d’agilité du système pour satisfaire les besoins des entreprises, a-t-il ajouté. L’objectif de cette réforme est, selon le responsable, d’assurer une augmentation du taux de remplissage des centres à 100.000 en 2022.

Donnant un aperçu du dispositif national de la formation professionnelle, Jawhar Laabidi, chargé de mission au ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a indiqué que le nombre actuel des diplômés de la formation professionnelle est estimé à 30 mille par an.

Le total des centres de formation professionnelle est de 400 (200 publics et 200 privés), a-t-il encore dit, signalant que parmi les centres relevant de l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP) figurent 51 centres sectoriels de formation, 62 centres de formation et d’apprentissage (accueillant 28.000 apprenants), 14 centres de formation de la jeune fille rurale (700 apprenantes) et neuf centres de formation aux métiers de l’artisanat (600 apprenants).

Les chefs de missions diplomatiques et consulaires participant à cette rencontre ont évoqué certains problèmes communs aux pays africains en matière de formation professionnelle, à savoir l’insertion professionnelle des diplômés, la valorisation des métiers manuels, les passerelles entre formation professionnelle, éducation et enseignement supérieur, la revalorisation de la formation professionnelle et l’enracinement d’une culture entrepreneuriale auprès des jeunes.

Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre des journées d’amitié et de partenariat africains destinées aux chefs de missions diplomatiques et consulaires des pays subsahariens accrédités en Tunisie, a connu la participation de chefs de missions diplomatiques et consulaires de 20 pays africains.