Reçu jeudi au palais de Carthage par le président Béji Caïd Essebsi, l’historien universitaire et expert en histoire de la Tunisie contemporaine, Khaled Abid a mis l’accent sur le rôle des historiens dans l’étude et la conservation de la mémoire de la Tunisie contemporaine.

” L’historien joue également un rôle clé dans la lutte contre toute tentative de falsification, de mensonge ou d’altération de l’histoire, dans la mesure où de telles pratiques risquent d’asseoir une culture de haine et d’aversion, de diviser les Tunisiens et d’instrumentaliser l’histoire pour provoquer des conflits collatéraux politiciens “, a-t-il ajouté.

” Les Tunisiens ont une seule histoire. Ils devraient la prendre avec ses points positifs et ses points négatifs : les points positifs pour les enrichir et les points négatifs pour en tirer les leçons “, a-t-il poursuivi, selon un communiqué de la présidence de la République.

” Tous les Tunisiens doivent tourner vers l’avenir pour que le pays puisse surmonter cette étape délicate qu’il traverse “, a-t-il enchaîné.

Dans un article publié au début de la semaine dans un journal électronique, l’historien Khaled Abid a dénoncé l’ignorance par la présidente de l’Instance ” Vérité et Dignité ” Sihem Ben Sedrine des règles de l’écriture de l’histoire.

Selon lui, Ben Sedrine prétend s’être procurée par ses propres moyens des documents des archives volées par la France sur les richesses tunisiennes encore aux mains des Français, alors qu’ils sont connus des Tunisiens. Ces documents sont des documents d’archives français et n’ont pas été volés à la Tunisie, a-t-il tenu à préciser.

Des copies de ces archives ont été obtenues par la Tunisie à la demande du président Habib Bourguiba lui-même dès les années 1980 et sont en possession de l’Institut national de l’histoire contemporaine.

Ben Sedrine prétend aussi détenir des documents sur la bataille de Bizerte que la France voulait maintenir sous son joug parce qu’elle servait pour l’emmagasinage des armes nucléaires de l’OTAN.

Il s’agit, selon Abid, de films de propagande réalisés par les autorités françaises tout de suite après la bataille de 1961 pour en donner des justifications. Ces films sont téléchargeables et ne sont nullement des documents secrets comme le prétend Sihem Ben Sedrine.