L’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de l’Université européenne de Tunis a abrité, mercredi, un symposium international sur le thème “Politiques municipales, enjeux et perspectives”.

Organisé en collaboration avec l’Observatoire d’opinion publique et l’Association tunisienne des sciences politiques, le symposium se veut l’occasion de dresser un état des lieux des collectivités locales en Tunisie, focalisant notamment sur la prochaine échéance électorale municipale du 8 mai 2018 et les stratégies des villes et des collectivités locales dans l’optique de la décentralisation.

Intervenant à l’ouverture des travaux, le président du Groupe Université européenne de Tunis, Abderraouf Tebourbi a indiqué que le processus de décentralisation est annoncé par la nouvelle Constitution de 2014. Un processus où les collectivités locales disposent de tous les pouvoirs nécessaires pour gérer leur budget et répondre aux besoins de leurs administrés.

Selon Tebourbi, toute la difficulté consiste, désormais, à traduire ce mandat en actions concrètes. Il faudra, a-t-il dit, transformer les relations entre les citoyens et les collectivités locales en adoptant un programme de développement urbain et de gouvernance locale.

“Face à ces défis, de grandes questions de gouvernance se posent”, explique le président du Groupe université européenne de Tunis.

A cet égard, partant du diagnostic dressé par la Banque Mondiale, en collaboration avec les pouvoirs publics tunisiens, Tebourbi a souligné la nécessaire convergence et mise en cohérence des politiques publiques sectorielles dans leur territorialité.

Cette question, a-t-il ajouté, touche aussi bien au cadre de référence du développement urbain qu’à la mise en cohérence de l’action des pouvoirs publics dans les politiques directement liées à la ville.

De son côté, le président de l’Instance de prospective et d’accompagnement du processus, Mokhtar Hammami a fait savoir que les collectivités locales sont amenées à gérer des projets et des chantiers économiques et sociaux d’une grande complexité, nécessitant une excellente gouvernance de l’action territoriale.

Il s’agit, selon lui, de savoir concilier la gestion urbaine à la préservation et à la gestion rationnelle des ressources en levant le défi des déséquilibres sociaux et du développement durable.

En exposant des questionnements et des chantiers mis en œuvre et en débattre en comparaison avec des expériences étrangères réussies, notamment le modèle québécois, le symposium est l’occasion d’instaurer des ponts entre des opérateurs, des élus et des chercheurs, a indiqué, pour sa part, le directeur de l’IEP, Taieb Hachaichi.

C’est aussi l’occasion, a-t-il déclaré, pour interpeller les politiques et l’opinion publique à travers un état des lieux des collectivités et l’ensemble des réformes et défis à surmonter.

Hchaichi a, par ailleurs, présenté un test baptisé “Avant de se lancer en politique”, un test qui, a-t-il tenu à préciser, constitue un choix de carrière qui “n’est pas sans contraintes”.

“La politique est désormais une science voire un art dont il faut apprendre les règles et en assumer les sacrifices et les obligations”, a encore ajouté le directeur de l’IEP.

Des professeurs et experts nationaux et internationaux, notamment de l’Ecole nationale d’administration publique du Canada (ENAP), ont pris part à ce symposium, devenu une tradition annuelle.