La Banque centrale de Tunisie (BCT) a déjà pris les devants. Son conseil d’administration a décidé, jeudi 28 décembre 2017, de relever de 100 points de base le taux minimum de rémunération de l’épargne (TRE).

Parallèlement, la BCT a maintenu inchangé le taux d’intérêt directeur (5,5%). Cette dernière décision a surpris plus d’un expert financier. Car, en principe, selon l’usage, toute augmentation du taux d’épargne est accompagné automatiquement par un relèvement du taux directeur.

Objectifs de la BCT : fournir plus de liquidités aux banques, soutenir le financement des investissements intérieurs au moyen des ressources propres et réduire le taux d’inflation estimé à 6,3% en novembre dernier et à 5,2% en moyenne mensuelle au cours des onze premiers mois de 2017, contre 3,7% une année auparavant.

Il s’agit également de contribuer à l’impulsion de l’épargne nationale qui a fortement baissé, depuis 2010. Celle-ci a enregistré une forte chute, passant de 18% en 2010 à 12% du PIB en 2016, et ce en raison de la baisse de l’épargne de l’Etat qui est passée de 3,7 milliards de dinars à seulement 900 millions de dinars, limitant, par conséquent, l’autofinancement public des infrastructures.

Conscient de cette donne, le gouvernement a prévu, dans le cadre de la loi de finances 2018, plusieurs avantages en faveur des différents mécanismes d’épargne à moyen et long terme.

Le premier avantage consiste à faire bénéficier les personnes physiques qui ouvriront auprès de la Caisse d’épargne nationale et des banques des comptes d’épargne dédiés à l’investissement de l’augmentation des montants déductibles pour calculer la base de l’impôt sur le revenu de 20.000 dinars à 50.000 dinars annuellement.

La seule condition exigée est que les montants déposés dans ces comptes soient destinés au lancement de nouveaux projets individuels ou à la souscription aux capitaux d’entreprises éligibles aux avantages fiscaux au titre du réinvestissement.

Toujours au rayon de ce premier avantage, il s’agit également d’augmenter les montants des bénéfices exonérés d’impôt sur le revenu et dument établis par les comptes d’épargne d’investissement précités de 2.000 dinars à 4.000 dinars.

Le deuxième avantage consiste à faciliter les conditions de bénéfice des avantages fiscaux accordés au titre des contrats d’assurance vie et de constitutions de dépôts. Concrètement, il s’agit de réduire la durée minimale des contrats de 10 ans à 8 ans.

ABS