PLF 2018 : Le budget alloué à la présidence du gouvernement est faible (Iyed Dahmani)

Les membres de la Commission de l’organisation de l’administration et des affaires des forces porteuses d’armes estiment que le budget alloué à la présidence du gouvernement est “faible” face à l’importance du rôle qui lui est dévolu.

Réunis mercredi 15 novembre, pour discuter du projet de budget de la Présidence du gouvernement en présence de Iyed Dahmani, ministre auprès de la présidence du gouvernement, chargé des Relations avec l’Assemblée des représentants du peuple, les députés ont réclamé une restructuration de la présidence du gouvernement et la révision du statut de la fonction publique.

Ils ont, d’autre part, demandé de réserver une partie des budgets alloués aux établissements de la télévision et de la radio afin d’y engager de grandes réformes et leur permettre, ainsi, de s’acquitter au mieux de leur rôle.

Les membres de la commission ont invité la présidence du gouvernement à adopter un système de recrutement et des mécanismes transparents, loin de toute complaisance.

Dans sa réponse, le ministre a, à son tour, admis que le budget alloué à la présidence du gouvernement est “faible” par rapport aux nombreuses missions qui lui sont dévolues.

Ce budget n’est pas un budget d’austérité, mais un budget qui prend en compte la situation financière difficile du pays, a-t-il dit au cours de cette séance d’audition.

Les conditions difficiles dans lesquelles travaillent les agents et fonctionnaires de la Présidence du gouvernement n’ont aucun impact sur le rôle politique de cette institution, a-t-il expliqué, relevant que les réformes programmées s’effectuent selon un rythme progressif vu le peu de moyens disponibles en cette conjoncture.

Au volet de la réforme de la fonction publique, Iyed Dahmani a réitéré la nécessité d’adopter un système incitatif dans l’administration tunisienne pour encourager les fonctionnaires, notamment la catégorie des hautes fonctions publiques, à travers la révision de la grille des salaires qu’il a qualifiée de “modeste” et qui se trouve être, selon lui, à l’origine du départ des compétences vers le secteur privé.

Il a, par ailleurs, affirmé qu’il n’y aura pas de recrutement dans la fonction publique en dehors des concours nationaux. Fin 2017, certaines situations professionnelles précaires seront régularisées (Mécanisme 16 et Mécanisme 20), a-t-il ajouté, relevant que le nombre total des fonctionnaires a atteint 670.000 après avoir été de l’ordre de 470.000 en 2010.

Iyed Dahmani a indiqué qu’une structure permanente de gestion de la distribution et de l’organisation de la publicité publique sera créée selon des normes fixes avant la fin de l’année en cours.

Concernant les médias publics, il a affirmé l’attachement de la Présidence du gouvernement à préserver le service public et à mettre en place un plan de réforme en partenariat avec tous les intervenants du secteur pour améliorer davantage son efficacité.

Commentant certaines informations selon lesquelles il y aurait un conflit de prérogatives entre les présidences de la République et du gouvernement au sujet du dossier de la lutte contre la corruption, Iyed Dahmani a affirmé que “les deux institutions travaillent en totale harmonie sur ce dossier, démentant tout différend entre elles”.

“La présidence de la République constitue notre principal soutien dans ce dossier”, a-t-il estimé.

Le projet de budget de la Présidence du gouvernement pour l’exercice 2018 atteint 168 millions 372 mille dinars, contre 148 millions et 6 mille dinars (en 2017 en prenant en considération le transfert du budget du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance), soit une hausse de 13 pc environ.