Les jeunes experts-comptables de Tunisie estiment qu’une pression fiscale favorisera le secteur informel

L’Association des jeunes experts-comptables de Tunisie (AJECT) exprime son refus de “toute augmentation de la pression fiscale qui est de nature à favoriser le secteur informel”, appelle à l’application des mesures fiscales existantes qui auront pour effet la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande et d’œuvrer en faveur de la justice fiscale.
Dans une déclaration à TAP, le président de l’AJECT, Anis Ben Abdallah, a indiqué que son association refuse également “l’exclusion des professions libérales des avantages liés à l’investissement et à l’emploi”.

Les professions libérales contribuent d’une manière significative au PIB du pays, à la création de l’emploi et à l’exportation des services à forte valeur ajoutée, a-t-il encore fait savoir.

Dans un communiqué publié, mardi, l’AJECT appelle à ce que les dispositions fiscales soient en adéquation avec la politique économique générale du pays et son plan de développement et ne doivent en aucun cas se limiter au bouclage du budget sans tenir compte des conséquences économiques.

De plus, eu égard à la situation actuelle du pays, la fiscalité doit œuvrer au développement économique, à la relance de l’investissement et à la création de l’emploi.

A cet effet, l’AJECT recommande vivement l’adoption de dispositions, courageuses et de façon rapide, qui instaurent l’équité fiscale, favorisent la relance économique et mettent en place des dispositifs de bonne gouvernance.

Il s’agit de la modernisation de l’administration fiscale et du renforcement de ses ressources humaines et matérielles afin d’être en mesure de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, la suppression des impôts et taxes à faible rendement et la réduction de certains impôts et taxes afin d’alléger la pression fiscale et encourager les contribuables à accomplir leur devoir fiscal.

L’Association appelle, en outre, à la révision substantielle du régime d’imposition forfaitaire et sa limitation aux contribuables à faible revenu, la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat et l’amélioration de leur gouvernance, outre la promulgation de dispositions visant l’incitation à l’investissement local et étranger, l’amélioration de la production et la productivité, le renforcement des exportations et l’encouragement à l’emploi.

La révision du régime des bureaux de change privés, prévue depuis août 2014 et non encore entrée en vigueur, par l’extension de son champ d’application aux personnes morales et la publication des textes d’application, la publication des textes de mise en œuvre du partenariat public-privé, allègement des obligations fiscales de forme et la simplification des procédures administratives à la charge des contribuables (plus que 500 obligations fiscales imposées les 6 dernières années), sont, par ailleurs, recommandés par l’AJECT.

L’AJECT appelle enfin les autorités et les instances à accélérer la réalisation des réformes profondes, tant attendues, dont notamment : la réforme fiscale, la réglementation des changes, la législation du travail et sociale et la mise en œuvre de l’administration électronique.