“Mademoiselle” d’Amina Srarfi, un clin d’œil à la chanson franco-arabe

Dans son nouveau spectacle “Mademoiselle” présenté, jeudi soir, à la bonbonnière, le théâtre municipal de Tunis, l’artiste Amina Srarfi accompagnée par sa troupe féminine “Al Azifat” a fait un retour sur le répertoire musical arabo-français de la Tunisie des années 20 et 30 du siècle dernier.

Ce spectacle qui s’inscrit dans le cadre de la 35ème édition du Festival de la médina de Tunis, organisé du 30 mai au 17 juin, a été l’occasion pour “Al Azifat” de s’habiller dans le style vestimentaire des années folles et revenir ainsi sur le registre musical de la Tunisie d’antan, connue par une grande dynamique de la production artistique et la chanson en particulier.

L’interprétation de ce genre de musique rétro qui coupe avec les styles musicaux habituellement présentés dans les soirées ramadanesques, tels que les mouachahats et la hadhra, constitue un flash back sur le cadre de vie de la société tunisienne et maghrébine en général du début du 20ème siècle.

Avec sa troupe “Al Azifat” composée de 14 membres, Amina Srarfi a chanté les tubes de Fathia Khairi (“rakes el polka we charleston), “Cavaleiro” de Mohamed Jamoussi, ainsi que d’autres succès du répertoire musical de l’époque comme “Ou’ étiez-vous Mademoiselle”, “Ma guitare” et “Vous dansez Madame, vous dansez Monsieur”.

Du répertoire musical d’artistes maghrébins d’origine juive, Srarfi a notamment interprété “Chérie combien je t’aime” de Louiza Tounsia, et “Machat Allia” de l’Algérien Roni Pérez, deux artistes qui jouissaient d’une grande popularité au Maghreb arabe et en France.

Afin de répondre aux exigences de la musique classique tunisienne du début du siècle dernier, Srarfi était également accompagnée de son fils Wajdi Haroun Karoui, au piano et Hayman Kammoun, à l’accordéon. Un duo de jeunes chanteurs a également participé au spectacle “Mademoiselle”, à savoir Islam Jamei, étudiant à l’Institut supérieur de la musique à Tunis (ISMT), et Somaya Mersni qui ont interprété “Chéri Habbitek” (Chérie je t’aime) du chanteur disparu Hedi Jouini et “Yasmina” de Kamel Raouf Nagatti.

Présenté devant un public peu nombreux, le spectacle a pourtant été bien accueilli par les mélomanes qui ont chanté avec l’artiste, longuement ovationnée à la fin du spectacle.