Ridha Saidi : Pour la BNA et la STB, la question de la privatisation ne se pose pas

Ridha Saidi, conseiller auprès du chef du gouvernement, chargé du suivi des projets et des programmes publics, a déclaré dans une interview accordée à l’Agence TAP, que pour les deux grandes banques publiques, la BNA et la STB, la question de la privatisation ne se pose pas, à l’heure actuelle. Il a aussi, annoncé qu’un conseil de ministres doit se réunir, pour examiner la situation actuelle de la BH et discuter de l’opportunité ou non de la garder sous statut public.

Mais la banque la plus susceptible d’être privatisée aujourd’hui, c’est la banque Zitouna, a t-il indiqué, affirmant par ailleurs, que la tendance est plutôt pour le désengagement de l’Etat des participations dites non-stratégiques.

S’agissant de la situation économique générale dans le pays, il a livré sa lecture de la faible croissance réalisée en 2016, prévoyant une amélioration de la donne en 2017, au terme de laquelle un taux de croissance de 2,5% est réalisable.

La question de la privatisation des banques publiques a déjà été évoquée, puis abandonnée en faveur de la restructuration; et voilà que cette idée revient de nouveau sur scène . Qu’en est-il au juste ? Quelles sont les orientations du gouvernement dans le domaine bancaire?

Le secteur bancaire constitue une locomotive pour le financement de l’économie et des entreprises, tous secteurs confondus. La présence de l’Etat dans le secteur bancaire se répartit entre des participations stratégiques et d’autres non-stratégiques (BTE, BTL, NAIB, BTK….).

L’orientation de l’Etat, en la matière, consiste à concentrer sa présence dans le secteur bancaire dit public, c’est-à-dire dans les trois banques publiques, à savoir la STB, la BNA et la BH. Et à cet effet, un processus de restructuration de ces banques, a été entamé depuis 2013, se basant sur un full audit réalisé au cours de la même année, et qui a donné un diagnostic complet de la situation de ces banques sur les plans financier, social et de l’information et tracé les orientations générales qui devraient être retenues dans le cadre de la réforme.

Ce full-audit a également, fait ressortir le besoin de recapitalisation de ces banques, afin d’améliorer leur solidité financière, laquelle recapitalisation a en grande partie concerné la STB qui a absorbé, à elle seule, 700 millions de dinars.

Parmi les problématiques soulevées par cet audit et qui sont plus ou moins communes aux trois banques, on retrouve également, l’absence d’une stratégie claire de développement, un mode de gouvernance inapproprié, un cumul des fonctions, un circuit décisionnel très long et pas du tout compétitif, une politique commerciale très en retard par rapport à la concurrence, une incohérence et une absence de synergies entre les ressources, un sureffectif au niveau des agences…

Sur ce dernier point relatif au sureffectif, j’aimerais attirer l’attention sur le fait que la moyenne internationale s’établit à 5 agents par agence. Cette moyenne se situe à 15 agents/ agence pour la STB, à 16 agents/ agence pour la BNA et un peu moins pour la BH avec 9 agents / agence.

Il s’agit aussi, la défaillance du système d’information, une absence d’une stratégie de gestion des risques, une faiblesse au niveau du système de contrôle interne, une grille de rémunération pas très attractive comparée à celle du privé, un taux d’encadrement des plus bas (70% des employés n’ont pas un diplôme universitaire).

Cependant, et malgré toutes les failles, personne ne peut pas nier que la culture bancaire de ces trois banques est vieille de plusieurs décennies et qu’elles ont pu développer un grand savoir-faire et étendre leur présence sur tout le territoire tunisien, à travers un réseau d’agences très développé.

Partant de cet audit, les principales orientations retenues dans le cadre de la restructuration, ont essentiellement, concerné le volet financier à travers le renforcement des capitaux, mais aussi la révision de la gouvernance, en introduisant le principe de la séparation des fonctions entre le poste de président de conseil et celui de directeur général, la refonte des systèmes d’information, la revue du positionnement stratégique, le renforcement des réseaux d’agences et de l’offre de produits.

Sur le plan des ressources humaines, des négociations ont été menées avec les partenaires sociaux en faveur d’un plan de départ volontaire visant à contenir le problème de sureffectif que connaissent certaines banques. Ainsi, pour la BH, ce plan prévoit le départ de 365 agents, lequel plan est déjà validé par la Commission d’assainissement et de restructuration des entreprises publiques (CAREP), et entamé depuis l’année 2016, qui a connu le départ de 180 agents. Ce processus est encore en cours.

Pour la STB, le plan de départ volontaire, prévoit le départ de 378 agents et est validé par le Conseil d’administration de la banque et est en cours d’examen à la CAREP. Le démarrage de sa mise en application est prévu pour 2017.

La BNA n’a pas de plan de départ et envisage plutôt le redéploiement de ses effectifs sur ses différentes agences.

Parallèlement, des plans de recrutement sont prévus par ces banques, et notamment la BH et la STB, afin de renforcer leurs réseaux et structures.

Le programme de restructuration des banques publiques, trace aussi les objectifs qui devraient être atteints en termes de ratios, d’indicateurs financiers, de gestion des risques, et de conformité aux normes et standards nationaux et internationaux.

Parmi les objectifs majeurs de ce programme, figurent également l’instauration d’un secteur financier public assez solide pour soutenir les politiques sociales et économiques du pays, et la dotation d’une ou deux banques publiques sur les trois existantes, de la taille suffisante pour tenter la régionalisation et être capables d’accompagner les acteurs économiques sur le continent africain.

Le diagnostic général du secteur bancaire a également, fait état existantes, d’une surbancarisation du pays, qu’il s’agisse du secteur bancaire public ou privé, avec près d’une trentaine de banques opérant dans un marché très exigu. Et de ce constat là est née l’idée de la concentration du secteur bancaire.

Mais tout processus de concentration doit être réfléchi et bien étudié d’avance, car ne l’oublions pas, une grande partie des problèmes que traîne aujourd’hui la STB sont dus à son absorption, durant les années 2000, de la BDET et de la BNDT avec leurs passifs de dettes carbonisées. Cette banque donne, à mon avis, une idée globale sur la situation de tout le secteur bancaire public, avec ses forces et ses faiblesses.

Vous vous êtes longuement attardés sur ce processus de restructuration. Est-ce qu’il y a aujourd’hui, des fruits tangibles et visibles, au sein de ces banques, de ce processus ?

Les plans d’action de ce processus sont déjà fixés. La mise en application de ces plans est déjà entamée. Les prémices du changement sont là, mais il faut encore du temps pour parler de fruits de la restructuration.

Pourquoi évoque-t-on un éventuel désengagement de l’Etat de ces banques si, comme vous le dites bien, les prémices du changement sont là ?

Pour les deux grandes banques publiques, la BNA et la STB, la question de la privatisation ne se pose pas, à l’heure actuelle. Nous parlons plutôt de restructuration et du suivi de ce processus et d’évaluation de la démarche mise en place.

Et pour la BH ?

Pour le moment, aucune décision de privatisation n’est prise pour aucune des trois banques publiques. La BH est pour le moment la meilleure banque sur le plan de la performance en termes de solidité financière et de gouvernance. C’est la banque où on ressent le mieux les prémices d’amélioration.

La décision de la garder, ou pas, sous la tutelle de l’Etat n’est pas encore prise. Cela dépendrait de l’intérêt national. Un conseil de ministres se réunira prochainement, pour examiner la situation actuelle de la BH et discuter de l’opportunité ou pas de la garder sous statut public.

Mais la banque la plus susceptible d’être privatisée aujourd’hui, c’est la banque Zitouna confisquée et détenue par l’Etat à hauteur de 69%. Un plan d’action concernant cette banque va être discuté dans les semaines à venir et la cession des parts de l’Etat dans cette banque aura probablement lieu en 2017.

Une chose est sûre, c’est que les prochaines semaines, apporteront tous les éclairages concernant le sort des banques publiques et les contours que prendra la présence de l’Etat dans ce secteur. Un CMR est déjà prévu pour cette semaine ou la semaine d’après pour traiter du cas de la STB. D’autres CMR suivront pour traiter les dossiers, un par un, des autres banques.

Est-ce l’engagement avec le FMI qui contraint aujourd’hui les autorités tunisiennes à accélérer le traitement de ces dossiers et a revenir sur cette question de privatisation ?

Avec le FMI, on n’a aucun engagement de privatisation mais plutôt un engagement de réforme et de restructuration du secteur bancaire. Il n’y a aucun document signé entre le FMI et le gouvernement qui oblige ce dernier à privatiser les banques publiques.

Idem pour nos engagements avec la Banque Mondiale qui prévoient juste une restructuration des banques publiques pour les rendre plus efficientes et pour qu’elles soient en mesure de se conformer aux standards internationaux et de financer le développement.

Quelle est l’orientation du gouvernement concernant les participations que vous avez qualifiées de non-stratégiques de l’Etat dans le secteur bancaire ?

La décision n’est pas encore prise mais depuis 2013, la tendance était de concentrer la présence de l’Etat sur les trois banques publiques et les banques qui constituent des bras financiers de l’Etat comme la BFPME et la BTS. Un désengagement progressif de l’Etat des banques où il détient des participations non stratégiques, pourrait donc être envisagé à ce titre.

Et qu’a-t-on prévu pour des banques comme la BFPME et la BTS ?

Le dossier de la BTS, la BFPME, la Sotugar est un dossier qui va être traité à part. Le gouvernement de Habib Essid avant étudié l’idée de la création d’une Banque des régions qui absorbera toutes ces unités.

On va revenir sur ce dossier pour identifier la meilleure solution possible pour optimiser l’action de ces banques, soit à travers la création d’une banque des régions, soit à travers le maintien des unités présentes en les consolidant, ou encore à travers la mise en place d’une holding bancaire qui regroupe toutes ces unités et qui sera dédiée au financement des PME et des petits entrepreneurs. Le diagnostic déjà établi dans ce sens fait état d’une défaillance des mécanismes de soutien financier aux PME et aux petits porteurs d’idées de projets. C’est à nous d’étudier la meilleure réponse possible à ce besoin.

Si l’idée d’une Banque Régionale a été bien étudiée par l’ancien gouvernement, pourquoi revient-on donc au stade d’étude de la solution à mettre en place ?

Pour le moment aucune décision n’est prise dans ce sens. Toute la priorité est aujourd’hui donnée au dossier de la restructuration des banques publiques.

Mais une fois ce dossier des banques publiques tranché, le gouvernement se penchera sur l’élaboration d’une stratégie globale pour toutes les composantes du secteur bancaire public et si l’opportunité d’une Banque Régionale est confirmée à travers nos discussions avec toutes les parties prenantes, elle sera certainement retenue dans le cadre de cette stratégie.
On en peut pas parler du secteur bancaire public sans évoquer la Tunisian Foreign Bank (TFBank), qui rencontre aujourd’hui de grandes difficultés.

Comment évaluez-vous la situation de cette banque ?

La situation de la TFB est l’un des problèmes soulevés aujourd’hui concernant le secteur bancaire public. Peu de pays ont la chance d’avoir une présence bancaire sur le marché français, sous licence française, mais à l’état actuel où elle se trouve cette banque aujourd’hui, elle est loin de servir les objectifs qui y étaient associés dès le départ dont l’accompagnent des tunisiens à l’étranger.

Cette banque rencontre aujourd’hui de grandes difficultés. Elle est déficitaire d’une dizaine de millions de dinars, et demeure défaillante sur le plan des résultats, des ratios et des indicateurs, malgré le changement récent à sa tête.

Pour éviter le retrait de la licence par la Banque de France, la décision a été prise pour une recapitalisation à raison de 11 millions d’euros. Laquelle recapitalisation est assurée par l’Etat à travers l’ETAP, suite à l’opposition de la STB et de la BH qui détiennent respectivement 46% et 45% dans le capital de cette banque, à une augmentation de son capital. La seule valeur de cette banque, aujourd’hui, c’est la valeur de sa licence.

Il y a un plan de restructuration prévu pour cette banque ?

Aucun plan n’est encore discuté au sujet de cette banque. Je pense que les CMR qui seront consacrés à la STB et à la BH seront aussi l’occasion de traiter de son dossier, la TFBANK étant majoritairement détenue par ces deux banques.

Aucune décision n’est pour le moment prise pour la garder, ou pas, mais je suis personnellement favorable à l’idée de la maintenir et de la restructurer, quitte à envisager une association avec un partenaire stratégique pour soutenir le processus de sa restructuration, car, une fois restructurée, elle pourrait jouer un rôle très important dans l’accompagnement des tunisiens à l’étranger et dans le développement du pays.

Quelle analyse faites vous de la situation économique générale dans le pays et comment expliquez-vous un taux de croissance aussi faible pour l’année 2016 (1%)?

La situation économique actuelle est une situation difficile avec deux années consécutives de faible croissance. Je pense que c’est essentiellement, dû à la dégradation de la situation de quelques secteurs économiques, avec en premier lieu, le secteur touristique dont la régression a affecté à la fois la croissance, les avoirs en devises et la balance commerciale.

Les blocages qu’a connus le secteur des phosphates – on était à 6 à 7 millions de tonnes par an, on est descendu à 2,5 à 3 millions de tonnes- nous a également, fait perdre des marchés, et affecté nos exportations et notre croissance.

Le secteur agricole qui prend généralement la relève quand les autres secteurs sont en difficulté, a enregistré, lui aussi, une régression des performances au niveau de certaines branches de production, pénalisant davantage la croissance.

Pour les industries manufacturières, la reprise est tellement lente qu’elle ne peut pas se sentir immédiatement au niveau de la croissance.

S’agissant des industries électriques et mécaniques, une légère reprise s’est fait sentir (1,2%), idem pour les industries agroalimentaires, mais leurs performances restent très insuffisantes pour pouvoir tirer la croissance vers le haut.

Sur le plan des échanges commerciaux, les indicateurs publiés par l’INS traduisent une dégradation du déficit commercial et une montée de l’inflation, dont une partie est une inflation importée due à la détérioration du dinar.

Tous ces facteurs réunis ont généré donc, une croissance aussi faible pour l’année 2016, mais je pense que l’année 2017 s’annonce relativement bien avec l’amélioration de l’indicateur de production industrielle. Si le secteur agricole suit aussi cette tendance de reprise, -et on l’espère surtout en raison d’une pluviométrie meilleure que celle de l’année précédente-, il va contribuer davantage à la relance.

Une bonne performance est aussi, attendue et espérée pour le secteur touristique qui a été fortement pénalisé durant les dernières années par les attentats terroristes ayant eu lieu dans le pays. Une stratégie de diversification des marchés est déjà mise en place. Des accords avec des nouveaux marchés (russe, asiatique…) ont été signés et il y a eu également, un retour de certains tours opérateurs ayant suspendu leur activité sur la Tunisie.

La politique arrêtée par l’Etat pour relancer l’investissement, qui était aussi parmi les maillons faibles de la chaîne en 2016, devrait contribuer à insuffler une certaine dynamique surtout après la conférence Tunisia 2020. Nous recevons chaque semaine des délégations d’entreprises étrangères qui veulent concrétiser les intentions annoncées lors de cette conférence.

Il y a encore, la stratégie arrêtée pour relancer l’investissement public, à travers la réalisation de grands projets. A ce titre, les appels d’offres de plusieurs grands projets publics (pont de Bizerte, autoroute centre ouest-sud ouest, le projet de rénovation du réseau ferroviaire, les projets de dessalement des eaux de mer …) seront bientôt lancés.

Le gouvernement a également, présenté à l’ARP, un projet de Loi d’urgence économique que nous considérons comme prioritaire et dont l’adoption doit être accélérée pour favoriser la réalisation des projets aussi bien publics que privés.

Par ailleurs, des mécanismes d’appui aux petits projets ont été mis en place dans le cadre de la loi de finances pour libérer l’initiative privée. Toutes ces actions, et bien d’autres, devraient avoir de l’impact au niveau de la croissance et je pense qu’un taux de 2,5% de croissance est réalisable en 2017, et il est en phase avec les prévisions de la Banque Mondiale et du FMI, pour la Tunisie.

Vous évoquez la relance de l’investissement comme priorité du gouvernement, mais cette relance reste fortement tributaire du degré d’avancement dans les réformes. Où en sont actuellement, les réformes annoncées en matière de fiscalité, de salaires, de développement régional… ?

L’avancement des réformes est en rapport avec les priorités du gouvernement et des engagements qu’il a pris avec les différents bailleurs de fonds. Ces réformes obéissent à une matrice déjà fixée par le gouvernement et qui établit les échéances et l’horizon de réalisation de chaque réforme.

Il y a des actions structurantes qui ont été déjà adoptées, dont l’adoption de la nouvelle Loi Bancaire, du statut de la Banque Centrale, de la Loi relatives aux procédures collectives…

Dans le cadre de la réalisation d’une meilleure viabilité budgétaire et une meilleure qualité du service public, il y a eu également l’élaboration de la stratégie de réforme de la fonction publique qui est en cours de discussion au sein du gouvernement et l’achèvement de la revue fonctionnelle des ministères de la Santé, de l’Education, des Finances et de l’Equipement (revue permettant de redéfinir leurs missions, leur cadre de recrutement, la réallocation de leurs effectifs, et leur structure de coûts budgétaires). La loi organique du budget est aussi, en cours de discussion à l’ARP.

Parmi les actions envisagées, je cite la mise en place, au sein de la présidence du gouvernement d’une structure qui sera chargée de mener le projet de réformes des grandes entreprises publiques. Et à ce titre, nous ciblons la finalisation, au cours de l’année 2017, des contrats de performances incluant les indicateurs de gestion et financiers des cinq plus grandes entreprises (STEG, STIR, l’Office des Céréales Tunisien, la Régie nationale des tabacs et des allumettes, Tunisair ).

Des réformes sont aussi, en cours, au sein de la Banque Centrale, concernant la politique monétaire, le développement du marché interbancaire, la politique de change.

L’année 2017 connaîtra encore, la poursuite de l’amélioration de la politique fiscale, dans le cadre de la prochaine Loi de finances, qui introduira de nouvelles réformes après celles engagées par la loi de Finances 2017 en matière d’harmonisation de la TVA, de révision du barème d’imposition…

Il y aura aussi en 2017, la mise en place d’une politique sociale mieux ciblée à travers l’adoption de l’identifiant social unique prévue pour mars-avril 2017. (Chantier entamé en 2013).

L’autre chantier en cours concerne le renforcement de la gestion de la dette visant à arrêter la stratégie d’endettement de l’Etat à moyen terme. Un prochain CMR se penchera sur ce dossier.

2017 sera également marquée par la poursuite de la lutte contre la corruption, après l’adoption récente de la loi relative à la dénonciation de la corruption et à la protection de ses dénonciateurs.

Et qu’en-est-il des projets en difficulté au niveau des régions ?

Une commission a été créée au sein de la présidence du gouvernement pour le suivi des projets en difficultés. Cette commission a procédé à l’identification des projets en difficulté, gouvernorat par gouvernorat.

A la fin de cette semaine, elle totalisera 15 gouvernorats, en examinant en moyenne 1 à 2 gouvernorats par semaine. Certains gouvernorats ont pris plus de temps que d’autres vu la complexité de certains projets. D’ici avril, cette commission aura un rapport global de tous les gouvernorats. Et au fur et à mesure de l’identification des projets en difficultés, des interventions sont faites pour lever les obstacles et relancer les projets en question.

Un plan d’action est fixé pour chaque gouvernorat en collaboration avec toutes les parties concernées (ministères, entreprises publiques …) .Nous sommes même intervenus pour débloquer certains projets privés. Et les résultats de cette démarche seront listés dans un rapport qui sera publié prochainement.

Nous avons établi un système d’information et de suivi des projets publics, avec le Centre National de l’Informatique, le ministère des Technologies de la communication et de l’Economie Numérique, le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale et la Présidence du gouvernement. Il s’agit d’un tableau de bord qui apportera toutes les informations, et tous les détails concernant les projets publics, déjà lancés, en cours ou prévus et qui suivra leurs taux d’avancement, pour pouvoir intervenir à temps, si défaillance il y a.

Ce système est en cours d’expérimentation et il est déjà adopté par cinq ministères et sera bientôt opérationnel. L’accélération du rythme de réalisation des projets en cours dans les régions étant l’une des priorités du gouvernement.