Bourse de Tunis : Le Tunindex clôture 2016 en hausse de 8,86%

L’indice Tunindex a clôturé l’année 2016 sur une note positive de 8,86% contre une baisse de 0,94% en 2015, selon le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), Bilel Sahnoun.

Il a expliqué que cette progression tire ses origines de la qualité des sociétés cotées qui constituent les fleurons des sociétés tunisiennes et des investisseurs qui deviennent rationnels et désirent investir sur la Cote de la Bourse à long terme.

Le Tunindex tiré par le bancaire et les biens de consommation

“La croissance du Tunindex repose, essentiellement, sur la performance de deux secteurs, le bancaire et celui des biens de consommation, qui ont apporté respectivement 5,14% et 3,11% à la variation globale de l’indice”, a-t-il développé.

D’autre part, les pressions persistantes sur les réserves en devises en 2016, et surtout depuis la fin du premier semestre, ont pesé sur la parité du dinar vis-à-vis des principales devises. Cela a poussé le Tunindex, exprimé en EUR et en USD, en territoire négatif.

L’indice phare en dollar américain a terminé l’année avec un repli de 5,79%. Dans le même sillage, mais à un degré moindre, le Tunindex en euro a reculé de 0,67%.

Les échanges ont pâti de la situation économique critique du pays, de l’attrait des investisseurs pour les rendements des émissions de l’Etat et la détérioration tenace de la liquidité des banques.

De ce fait, le volume des transactions sur la Cote de la Bourse a perdu 19% par rapport à 2015 et le volume quotidien moyen s’est limité, en 2016, à 6,9 millions de dinars (MDT) contre 8,6 MDT en 2015.

Excepté pour les OPCVM (organisme de placements collectif en valeurs mobilières), la baisse du niveau des échanges a touché aussi bien les investisseurs locaux qu’étrangers qui ont terminé l’année avec un solde négatif de 119,4 MDT, ce qui ramène leur part dans la capitalisation boursière, en 2016, à 24,45% contre 25,58% à la fin de l’année 2015.

Le bilan annuel des indices sectoriels est positif, excepté l’indice du secteur services aux consommateurs, qui a reculé de 0,89% par rapport à 2015.

Sur les 13 indices sectoriels publiés par la Bourse de Tunis, seuls 3 secteurs ont affiché une contre-performance en 2016, notamment le sous-secteur Assurances, le sous-secteur Services Financiers, outre l’indice du secteur Service aux consommateurs.

Le sous-secteur des produits ménagers et de soin personnel accapare la première position avec un gain de 42,42%, portée par la bonne performance réalisée par EURO-CYLES (+75,78%) et SAH (+42,73%).

Des performances remarquables…

La deuxième position revient au secteur Industries avec une progression de 16,64%. Cette hausse est redevable, essentiellement, à trois valeurs, à savoir Carthage Cement, Sotuver et OneTech Holding qui ont gagné 56,06%, 35,03% et 24,64%, respectivement. Le sous-secteur Banques, qui représente la part la plus consistante dans la capitalisation du marché, réalise une performance de 11,29%. Sur les 12 banques cotées, 9 ont réalisé des performances positives.

Forte chute des assurances

En revanche, le sous-secteur Assurances a accusé la plus forte baisse (7,39%), en raison de la mauvaise tenue de presque l’ensemble de ses valeurs sauf le titre Assurances Salim qui a réalisé un rendement de 49,09%.

La même tendance baissière a été observée par le sous-secteur Services financiers qui a glissé de -5,48% pénalisé par la contre-performance de quelques valeurs qui le composent, à savoir SPDIT SICAF (-31,64%), Modern Leasing (-8,89%) et Tuninvest SICAR (-6,31%).

La capitalisation boursière du marché s’est établie, en 2016, à 19,3 milliards de dinars contre 17,83 milliards de dinars à la fin de l’année 2015, enregistrant ainsi une hausse de 8,24% (soit l’équivalent de 1,47 milliard de dinars).

La santé grâce à UNIMED

L’analyse sectorielle de la capitalisation boursière montre une évolution de 1,54% du secteur de santé, principalement suite à l’introduction en Bourse de la société Unimed, avec une capitalisation additionnelle de 300,3 MDT au moment de l’introduction.

Le secteur “Biens de Consommation” a augmenté sa capitalisation de 1,44% par rapport à son niveau de 2015, suite au bon comportement de la majorité des titres qui le composent.

Enfin, la bonne reprise de quelques valeurs du secteur Industries a fait gagner 0,7% à sa capitalisation.

Les sociétés financières se portent bien

Sur le plan de la représentativité sectorielle dans la capitalisation, le secteur des Sociétés financières occupe toujours la part de lion avec une pondération proche de la moitié, soit 49%, le secteur Biens de consommation et le secteur Services aux consommateurs représentent respectivement 29% et 9% de la capitalisation globale du marché.

Le volume global des échanges a enregistré en 2016, un repli de 31% par rapport à l’année précédente pour atteindre 2,76 milliards de dinars contre 4  milliards de dinars.

Sur la Cote de la Bourse, le volume a atteint 1,74 milliard de dinars représentant 63% du volume global des échanges. Comparés à l’année précédente, les échanges sur la Cote de la Bourse ont diminué de 19%.

Sur le marché Hors Cote, les capitaux échangés ont baissé de 30% à 79 MDT contre 113 MDT en 2015. Les opérations d’enregistrement et les déclarations ont porté sur un montant de 945 MDT contre 1,74 milliard de dinars pour l’année 2015, en régression également de 46%.

Les acquisitions effectuées par les étrangers sur les titres cotés, au cours de l’année 2016, ont totalisé un montant de 142,8 MDT contre des cessions de 262,2 MDT, ce qui fait ressortir un flux net négatif de 119,4 MDT. Par conséquent, la capitalisation boursière détenue par les étrangers, au 30 décembre 2016 a atteint 4,71 milliards de dinars, représentant 24,45% contre 4,56 milliards de dinars en 2015 et une part de 25,58%.

Selon le directeur général de la Bourse de Tunis, les investisseurs étrangers ne viennent pas en masse en Tunisie à cause de l’effet de la dépréciation du dinar. “L’investisseur étranger calcule son investissement et la valeur de son portefeuille en euro”, estime-t-il, formulant le souhait de voir les textes d’application de la nouvelle loi de l’investissement apporter des solutions concernant la libéralisation des secteurs et le déplafonnement des investissements étrangers en portefeuille.