Durant les 100 premiers jours de son mandat, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a passé le plus net de son temps non pas à gérer seulement les différends qui opposaient le gouvernement et certains corps sociaux (centrale syndicale, professions libérales…) mais surtout à écouter les cadres du pays.

Ainsi, il a eu plusieurs réunions avec les hauts cadres du pays, des universitaires, hommes d’affaires et autres experts faiseurs d’opinions très actifs dans les médias.

Point d’orgue de ces rencontres, celle qui a réuni le chef du gouvernement et quelque 300 directeurs généraux de l’administration. C’est la première fois qu’une réunion de cette envergure ait lieu depuis le soulèvement du 14 janvier 2011.

L’administration tunisienne est un grand atout. Elle est capable de se redresser rapidement pour peu que la volonté politique s’y mette et que cette administration soit mise en confiance et réhabilitée dans son rôle

L’objectif était triple : il s’agit de les réhabiliter après avoir été malmenés et diabolisés, de les rassurer de la couverture politique du gouvernement d’union nationale et de les responsabiliser dans la relance de l’économie du pays.

Selon Mohamed Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, le débat instauré à cette occasion était ouvert, franc et direct.

Les deux parties, gouvernement et cadres du pays, en sont sorties satisfaites. La tendance est désormais à compter sur ces cadres pour réussir la prochaine étape et particulièrement à tout faire pour accélérer la réalisation des projets. L’enjeu est de taille au regard de l’ampleur du manque à gagner pour l’Etat à cause de la lourdeur administrative.

Selon de récentes statistiques fournies par l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, quelque «7.548 projets industriels déclarés, qui totalisent 236.000 emplois, n’ont pas été réalisés entre 2005 et 2015, soit une moyenne de non-réalisation de 600 projets par an».

ABS