Appel de Tunis à Paris : Les cinq bonnes raisons d’aider la Tunisie, selon Afif Chelbi

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150 personnalités dont des économistes d’envergure internationale et des Prix Nobel ont signé l’appel de Tunis en faveur d’une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie. Lors de la rencontre, organisée jeudi 15 septembre à Paris pour sacrer l’appel, Afif Chelbi, président du Comité d’orientation du Cercle Kheireddine, a fait une belle présentation aux dires des participants.

L’assistance a rassemblé d’éminentes personnalités tunisiennes et internationales dans laquelle 30 des plus grands économistes français et internationaux.

Afif Chelbi a cité 5 bonnes raisons pour aider et soutenir la Tunisie:

– Le monde est en récession démocratique depuis plus de 10 ans. La Tunisie est l’exception. Elle doit, de ce fait, être considérée comme un «bien public universel».

– La Tunisie compte d’abord sur ses propres forces, mais elle a besoin de financements extérieurs importants pour passer le cap de la transition, «pour remonter sa courbe en J».

– La Tunisie doit pouvoir construire un modèle de développement renouvelé plus équilibré socialement et régionalement, et plus ambitieux internationalement; basé sur l’Etat de droit, la démocratie, le rôle central des femmes, et les valeurs universelles, porteuses de modernité.

– Pour la communauté internationale, investir en Tunisie serait rentable et moins coûteux que la passivité. «Lorsqu’on parle de guerre, on parle en milliards d’euros, lorsqu’on parle de développement c’est en millions d’euros. Si la Tunisie, aux avant-postes de la lutte anti-terroriste, était déstabilisée, c’est l’Europe qui le serait également».

– La Tunisie est un pays ouvert, économie compétitive et dispose d’atouts importants. C’est le premier pays sud méditerranéen en termes d’implantation d’entreprises européennes (plus de 3.000). Elle offre de nombreuses opportunités d’investissement et de partenariat. 

Rappelons à ce propos que Manuel Valls, Premier ministre français, a déclaré à l’occasion de la Foire européenne de Strasbourg que le sauvetage de la transition démocratique en Tunisie revient à sauvegarder les frontières de l’Europe et de la France rien qu’en contenant le flux migratoire.

Le Plan Marshall proposé par le Cercle Kheireddine estime les besoins de financement de la Tunisie à hauteur de 60 milliards d’euros entre 2016 et 2020. Soit un effort massif d’investissements, publics et privés, dans la sécurité, les infrastructures, le désenclavement des régions, la formation et la relance. Les 2/3 seront couverts par l’épargne et 1/3 par des financements extérieurs (IDE et emprunts).

L’ouverture de la rencontre a été assurée par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, Wided Bouchamaoui, Prix Nobel de la Paix, et Enrique Baron Crespo, ancien président du Parlement européen.

Mohamed Ali Chihi, l’ambassadeur de Tunisie en France, et François Gouyette qui vient de quitter son poste en Tunisie, étaient présents ainsi qu’un grand nombre de personnalités amies de la Tunisie: Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des Economistes, Tarak Ben Ammar, producteur cinématographique et conseiller du Groupe Vivendi, Michel Boujneh, et Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.