Gazprom veut construire un nouveau gazoduc entre la Russie et l’Allemagne avec EON, Shell et OMV

ba5b2acd34f3d29e67584983e0f47eb82607be48.jpg
Allemagne (Photo : ERIC PIERMONT)

[18/06/2015 12:54:03] Saint-Pétersbourg (AFP) Le géant russe du gaz Gazprom a annoncé jeudi la signature d’un accord ouvrant la voie à un doublement des capacités de transport russe entre la Russie et l’Allemagne, apportant un camouflet à l’Union européenne qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe.

La lettre d’intention signée avec l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand EON et l’autrichien OMV à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg porte sur deux branches passant par la mer Baltique d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, ce qui reviendrait à doubler les volumes transportés actuellement par le gazoduc Nord Stream.

Il s’ajoute à un autre accord avec Shell prévoyant la mise en place d’une troisième ligne de production de gaz naturel liquéfié dans leur usine commune à Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe.

Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a souligné dans un communiqué que le nouveau gazoduc sous la Baltique devait “contribuer à améliorer la sécurité et la fiabilité des livraisons de gaz”.

“Vu la diminution de la production locale dans les pays européens et l’augmentation de la demande, (les entreprises signataires) soulignent la nécessité de développer de nouvelles infrastructures pour garantir les livraisons aux consommateurs européens”, a souligné Gazprom.

Gazprom ne cesse de répéter que les Européens auront besoin de davantage de gaz dans les années à venir et que la Russie est la seule à pouvoir répondre à cette demande à un prix compétitif malgré la volonté de Bruxelles de trouver de nouvelles sources d’approvisionnements.

Le groupe public a développé considérablement ses capacités vers l’Europe ces dernières années avec la mise en service de Nord Stream, gazoduc de 1.220 kilomètres lancé en 2011.

Pour desservir le sud de l’Europe, il comptait construire South Stream mais le projet s’est heurté à l’opposition de Bruxelles et a été abandonné brutalement fin 2014 en pleines tensions liées à la crise ukrainienne.

A la place, le groupe russe va construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, dont la construction doit commencer dans les semaines à venir. Un accord pourrait être signé vendredi par le Premier ministre grec Alexis Tsipras pour le prolonger sur le territoire de la Grèce.