Les taxis marseillais et nantais de nouveau mobilisés contre UberPOP

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és devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille, le 9 juin 2015 (Photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT)

[09/06/2015 10:40:50] Marseille (AFP) Réunion en préfecture à Marseille, opération escargot à Nantes: les taxis se sont à nouveau mobilisés mardi pour réclamer l’interdiction de l’application UberPOP au lendemain de sa mise en service dans ces deux villes.

“Nous demandons la prise d’un arrêté préfectoral interdisant l’utilisation de l’application UberPOP, comme cela a pu se faire dans d’autres villes”, a indiqué Rachid Boudjema, secrétaire général du syndicat des Taxis marseillais.

Une cinquantaine de véhicules étaient rassemblés devant la préfecture¨avant l’ouverture de la réunion en milieu de matinée, a constaté une photographe de l’AFP.

D’autres taxis ont pris place autour de la gare TGV d’Aix, de l’aéroport Marseille Provence à Marignane et de certaines portes du Grand port maritime de Marseille (GPMM), a précisé M. Boudjema.

Cette nouvelle réunion a été convoquée après l’échec d’une première organisée lundi soir dans la foulée d’une opération des taxis pour perturber la tenue d’une session de recrutement de chauffeur non professionnels dans un hôtel de Marseille.

La populaire application d’Uber sur téléphone mobile permet d’entrer en relation avec des VTC (voiture de transport avec chauffeur) classiques, mais aussi, via UberPOP, avec des véhicules dont les conducteurs sont de simples particuliers, un service qui a valu à l’entreprise de multiples démêlés avec les autorités et la justice.

Uber a ainsi été condamné à 100.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris fin 2014 pour UberPOP. La société a fait appel. Le préfet du Nord a interdit le service fin mai pour “concurrence déloyale” vis-à-vis des VTC et taxis, deux professions ulcérées par le développement de cette activité.

La préfecture des Bouches-du-Rhône a rappelé lundi dans un communiqué “que les conducteurs qui exerceraient illégalement la profession de taxi ou de conducteur de VTC, s’exposeraient à des sanctions pénales d?un an d?emprisonnement et de 15.000 euros d?amende pouvant être assorties de peines complémentaires de suspension du permis de conduire pendant cinq ans ainsi que de la confiscation du véhicule”.

La préfecture précise que “des opérations de contrôle seront menées avec une particulière vigilance au cours des prochains jours afin de faire respecter le droit”.

A Nantes, une centaine de chauffeurs de taxis ont bloqué le périphérique mardi matin, occasionnant plusieurs kilomètres de bouchons, avant de converger en milieu de journée vers le centre-ville, rejoints par une cinquantaine de taxis de Bordeaux, paralysant la circulation des tramways et bloquant les accès à la Préfecture, a constaté l’AFP.

Une délégation devait être reçue par le Préfet en début d’après-midi.

Les chauffeurs de taxis étaient rassemblés dans le calme, près de leurs véhicules ornés d’affichettes proclamant “UberPop: Évasion fiscale” ou “Faites respecter la loi”.

“UberPop n’est ni plus ni moins qu’une légalisation du travail dissimulé (…). On ne peut pas accepter que des particuliers qui veulent arrondir leurs fins de mois ou que des chômeurs travaillent sur notre dos”, a déclaré à l’AFP Franck Ladurelle, Président du Syndicat des taxis de Loire-Atlantique.

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ève à Nantes, le 8 juin 2015 (Photo : GEORGES GOBET)

“Uber a mis son application en service hier (lundi) et il y avait déjà 40 véhicules géolocalisés sur Nantes dans l’après-midi. Uberpop a été déclaré illégal. Au Préfet de respecter la loi”, a-t-il ajouté, prévenant de nouvelles actions “si le Préfet ne prend pas d’arrêté d’interdiction”.

Une partie des chauffeurs bloquait également les accès à l’Aéroport, où “aucun taxi ne travaille”, selon lui.

UberPOP, lancé lundi à Marseille, Strasbourg et Nantes, était déjà déjà disponible à Paris, Lyon, Toulouse, Nice et Bordeaux