CIF : fin de conflit amer malgré un accord sur les salaires

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été trouvé entre la direction et les syndicats de la compagnie francilienne de bus CIF, filiale de Keolis, qui appartient à la SNCF (Photo : Jacques Demarthon)

[23/05/2015 19:52:29] Melun (AFP) Un accord a minima sur les salaires a été trouvé entre la direction et les syndicats de la compagnie francilienne de bus CIF (groupe Keolis) qui ont décidé d’appeler à la reprise du travail, a-t-on appris samedi.

Au terme d’une énième réunion de négociation vendredi, la direction a accepté une augmentation de 0,7% du salaire de base et l’instauration d’une prime mensuelle de 20 euros, a annoncé dans un communiqué la direction des Courriers d’Ile-de-France (CIF), filiale de Keolis, qui appartient à la SNCF.

En revanche, les parties ne sont pas parvenues à s’entendre sur un protocole de fin de conflit.

“Les élus ont tout essayé (…) quitte à accepter les médiocres avancées salariales. La direction revancharde en a voulu autrement”, a déclaré Djamal Benkissaou, délégué CGT du groupe, auprès de l’AFP.

“Elle ne veut pas étaler les jours de grève pour pénaliser les salariés et leur passer l’envie de faire grève. Elle n’en a que faire des salariés et de leurs familles. De plus, elle ne veut pas s’engager à ne pas exercer de sanctions disciplinaires”, a-t-il ajouté, disant s’exprimer également au nom de la CFDT.

La direction a confirmé avoir refusé deux conditions posées par les grévistes: “l’étalement des jours de grève et la levée des sanctions liées aux dégradations”.

Si les organisations syndicales appellent à reprendre le travail, elles préviennent que “le préavis de grève étant toujours en vigueur jusqu’au 31 décembre”, elles mèneront “des actions ciblées à des moments cruciaux”.

La circulation des bus, très perturbée depuis le début du conflit le 4 mai et dont le déblocage des dépôts par décision judiciaire il y a dix jours avait permis la reprise progressive, est désormais quasiment normale (93% samedi, 95% dimanche), a indiqué la direction.

Le conflit social a été particulièrement dur, 79 cars et plusieurs bâtiments de l’entreprise ayant subi des dégradations. Espérant se faire entendre de l’actionnaire principal, des grévistes avaient envahi brièvement le siège de la SNCF à Saint-Denis.

“Derrière Keolis il y a des enjeux politiques et financiers voulus par l’Etat qui prépare la clochardisation de la profession par une mise en concurrence des transporteurs décidée à l’échelon européen”, analyse M. Benkissaou, qui conclut: “le combat continue”.

Les bus de la compagnie CIF desservent le nord et le nord-est de l’Ile-de-France et sont empruntés par près de 90.000 voyageurs quotidiens.