Ligue 2 : bientôt vendu par PSA, le FC Sochaux va vivre une “petite révolution”

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ésident de Sochaux Laurent Pernet assistent au match contre Créteil en Ligue 2, le 10 avril 2015 au stade Auguste Bonal (Photo : Sébastien Bozon)

[16/04/2015 10:27:13] Sochaux (France) (AFP) En 87 ans d’existence, le FC Sochaux-Montbéliard a connu un seul actionnaire, l’entreprise Peugeot, en passe de céder le club à un groupe chinois: “un bouleversement culturel” et une “petite révolution” pour l’un des plus anciens clubs de football professionnels de France.

Sur les murs du stade Bonal à Sochaux s’étale l’inscription “80 ans, 1928-2008”, écrite pour l’anniversaire du club, créé en 1928 par la famille Peugeot pour ses salariés.

“La création de ce club de foot par la famille Peugeot a tissé un lien social extraordinaire sur ce territoire et lui a donné une carte d’identité, un rayonnement sportif”, souligne Marcel Bonnot (UMP), président de l’agglomération du Pays de Montbéliard, propriétaire du stade Auguste-Bonal.

Le FCSM, qui détient le record de longévité dans l’élite (66 saisons), malgré sa descente en Ligue 2 la saison dernière, est né et a grandi à l’ombre de l’usine Peugeot où travaillent plus de 10.000 salariés. Mais PSA Peugeot Citroën a annoncé en mai dernier son intention de se séparer du club.

Le fabricant d’éclairages led Ledus, filiale de la société chinoise Tech Pro Technology Development, s’est porté candidat au rachat et la vente pourrait intervenir en mai.

– ‘Conserver la culture de Sochaux à 100%’ –

“Il s’agit d’un véritable bouleversement culturel et sportif”, estime le président de l?agglomération de 120.000 habitants. Si la transaction aboutissait, le FC Sochaux-Montbéliard serait le premier en France à devenir à 100% chinois.

“Le fait de sortir d’une situation où le club a eu un actionnaire stable, depuis sa création en 1928, est une situation unique en Europe”, note le président du FC Sochaux, Laurent Pernet.

Pour la première fois dans l’histoire du club, salariés et supporters ignorent la stratégie et la structure qui seront mises en place la saison prochaine.

“L’objectif de l’équipe dirigeante est d’amortir cette transition, pour que l’esprit et l’âme du club changent le moins possible et restent sur ses valeurs historiques”, affirme M. Pernet, soulignant que le repreneur potentiel a un projet économique “sérieux et pérenne”.

Au sein du collectif sochalien, les joueurs tentent de prendre du recul par rapport aux tractations en cours et de “rester concentrés sur le sportif”.

Mais l’entraîneur Olivier Echouafni en est conscient: “C’est une petite révolution” qui se joue dans les coulisses de Bonal.

Vendredi dernier, le PDG de Ledus, Wing-Sang Li, a assisté avec ferveur à la rencontre remportée (2-1) par le FCSM face à Créteil.

– ‘Garder nos couleurs’ –

Dans une interview à l’Est républicain publiée début avril, Wing-Sang Li a salué cette “marque fabuleuse” qu’est le FC Sochaux.

“Nous ne voulons pas de gros changements. Nous voulons nous appuyer sur ce qui fonctionne bien, conserver intacte la culture de Sochaux, à 100 % ! “, a-t-il indiqué au quotidien.

Des paroles rassurantes pour les supporters, “soulagés” que le club ait trouvé un repreneur mais “tristes” du départ de Peugeot.

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écharpes vantant leur longue fidélité à leur équipe, lors du match de Ligue 2 contre Créteil, le 10 avril 2015 à Montbéliard (Photo : Sébastien Bozon)

“Il fallait un repreneur, mais on veut qu?il nous laisse notre identité. On espère pouvoir garder nos couleurs jaune et bleu et le lion sur les maillots, car c’est l’identité du club”, confie le président du Supporter club, Jean-François Bonnet, 67 ans.

Employé pendant 43 ans dans l’usine Peugeot qui jouxte le stade Bonal, il se souvient avec émotion des lendemains de match où le FCSM “était LE sujet de discussion” dans les ateliers de production.

“Nombre de spectateurs travaillent soit chez PSA, soit pour un fournisseur, donc ils ont un lien avec l’activité automobile”, constate Laurent Pernet. “Il y aura toujours une imbrication très forte (entre PSA et le FCSM) car on est sur le même terrain et c’est dans l’intérêt du futur repreneur de conserver ce lien”.