Afrique : La BAD souffle ses 50 bougies !

Par : Tallel

Célébrer le parcours, prendre un nouvel engagement pour l’avenir

Le 4 novembre 1964, il y a cinquante ans, les ministres de 23 États africains indépendants se sont rencontrés à Lagos, au Nigeria, pour la réunion inaugurale du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD). Une double mission avait alors été confiée à la jeune institution: la transformation sociale et économique de l’Afrique, et l’intégration économique du continent. Cette mission est toujours d’actualité.

Ce qui avait alors commencé comme un partenariat continental, regroupant une poignée de pays africains, s’est révélé au fil du temps comme l’un des partenariats mondiaux les plus efficaces pour l’Afrique, avec en prime l’adhésion de tous les pays africains. Dans la foulée, 26 pays non-africains ont rejoint le groupe, dont deux au cours des deux dernières années.

Nous saluons les pionniers et les fondateurs de la Banque pour leur vision. Nous rendons hommage à tous ceux qui, au fil des années, ont permis la concrétisation de cette initiative, en se mettant au service de la Banque à différents niveaux. Nous nous souvenons de ceux qui nous ont quittés. Nous remercions également les partenaires de la Banque partout dans le monde pour leur soutien et leur amitié.

A l’image de l’évolution de l’Afrique, la Banque a également traversé cinquante années riches en événements. Un parcours marqué à la fois par des moments exaltants et par des défis.

Modeste à ses débuts, avec seulement dix membres du personnel et un capital autorisé de 370 millions de dollars, la Banque a pris de l’ampleur pour devenir une institution de classe mondiale, avec une assise financière solide et un bilan opérationnel robuste.

Dans l’exécution de son mandat, la Banque a engagé environ 110 milliards de dollars, et mobilisé des ressources encore plus importantes grâce au co-financement.

Aujourd’hui, grâce au soutien de ses actionnaires, la cote de la Banque est solide, et l’institution est notée AAA, avec un capital autorisé de 100 milliards de dollars. La Banque attire un personnel engagé et de grande qualité, et compte aujourd’hui près de 2.000 membres du personnel qui mènent des opérations dans les 54 pays africains.

A un moment marqué par de grands changements en Afrique, le cinquantième anniversaire de la Banque nous offre l’occasion de réaffirmer les rêves des fondateurs de notre institution, et les aspirations des populations africaines.

Aujourd’hui, de nouveaux défis viennent s’ajouter à d’anciens: trouver des moyens innovants pour financer les infrastructures, développer le capital humain ou lutter contre les changements climatiques et les épidémies.

Dans un monde qui a énormément changé –en particulier au cours des trois dernières décennies–, nous devons innover. Il ne suffira pas de faire la même chose en l’amplifiant.

A la création de la Banque en 1964, la population africaine ne dépassait pas 300 millions d’habitants. Ce nombre a triplé depuis. D’ici à 2040, la population du continent avoisinera les 2 milliards d’habitants. Notre rôle est d’autant plus ardu: promouvoir une croissance économique qui soit à la fois forte, partagée et durable; investir dans les populations; et rester concentré sur notre mission fondamentale, à savoir l’intégration économique de l’Afrique.

Dans la lutte pour la prospérité des populations de notre grand continent, la Banque africaine de développement peut regarder le passé avec fierté et envisager l’avenir avec une énergie et une détermination renouvelées. Un tel moment nous rappelle les mots de Madiba: «ce n’est qu’après avoir escaladé une belle colline que l’on découvre qu’il y en a encore beaucoup d’autres à escalader».

Je remercie tout un chacun, au sein de la Banque comme à l’extérieur. Ensemble, nous réussirons.

Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD)