France : l’industrie de l’armement confirme son dynamisme à l’exportation

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ée, le 27 août 2014 (Photo : Bertrand Guay)

[09/09/2014 12:40:42] Bordeaux (AFP) Les exportations françaises d’armement, en forte hausse en 2013, ont “un impact économique, social et technologique” majeur dans une France menacée de désindustrialisation, selon les résultats du secteur présentés à Bordeaux par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Les commandes nouvelles d’armements à l’exportation ont grimpé de 43% en 2013 à 6,87 milliards d’euros. Selon le rapport au Parlement sur les exportations diffusé lundi, cette progression traduit notamment “la mobilisation des services de l’Etat” depuis 2012 pour accompagner les entreprises.

Des résultats qualifiés d'”exceptionnels” par M. Le Drian qui s’exprimait lors de l’université d’été de la Défense à Bordeaux.

Les entreprises de défense ont ainsi contribué en moyenne à 24% du total des exportations françaises sur la période 2010-2013, “en prenant en compte les exportations civiles et militaires”, selon les chiffres du ministère.

La forte progression des prises de commandes repose en particulier sur d’importants contrats passés avec l’Arabie saoudite qui redevient le premier client de la France “avec plus de 1,9 milliard d’euros de contrat entrés en vigueur en 2013”.

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é par la Russie, à Saint-Nazaire, le 7 septembre 2014 (Photo : Jean-Sébastien Evrard)

Jean-Yves Le Drian a par ailleurs précisé la position de la France sur le contrat contesté de vente de deux BPC Mistral à la Russie d’un montant de 1,2 milliard d’euros. “Il n’y a à ce moment ni suspension, ni rupture”, a-t-il dit, soulignant que la question de la livraison du premier bâtiment, le Vladivostok, “se posera fin octobre”. “Ce qu’a dit le président de la République, c’est que si d’aventure à cette date là les conditions étaient les mêmes qu’aujourd’hui, il ne donnerait pas l’autorisation”, a-t-il souligné.

Le 5 septembre à Newport, François Hollande avait considéré qu’il n’était pas possible de livrer le premier bâtiment fin octobre “alors même qu’il y avait la preuve que des militaires russes pouvaient être engagés en Ukraine”.

Savoir-faire et “crédibilité”

Selon une étude d’impact réalisée par le ministère, le conseil des industries de défense (Cidef) avec le cabinet McKinsey & Co, environ 40.000 emplois en France sont concernés par les ventes d’armes à l’exportation, auxquels s’ajoutent 10.000 emplois indirects chez les fournisseurs.

“Dans une France frappée par le chômage et menacée de désindustrialisation, ces 50.000 emplois sont d’une importance vitale”, a souligné M. Le Drian.

Sans les exportations d’armements, “le déficit de la balance commerciale aurait été de 5 à 8 points plus élevé chaque année” sur la période 2008-13, selon cette étude.

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Un chasseur Rafale, le 14 juillet 2014, au-dessus de Paris (Photo : Franck Pennant)

Pour Jean-Yves Le Drian, les opérations militaires “nombreuses, difficiles” dans lesquelles la France est engagée, notamment en Afrique, “font pleinement partie de cette dynamique” des exportations, en démontrant “la puissance et la fiabilité” du matériel issu de l’industrie de défense. Il s’est également félicité de l'”état d’esprit d’action en commun” des industriels français, évoquant “l’équipe de France des exportations d’armement”.

Eric Trappier, président de Dassault Aviation, a souligné pour sa part “la crédibilité” à l’exportation liée au savoir-faire des groupes industriels français et à leur capacité à assurer le suivi de leur production dans la durée.

L’un des rares secteurs industriels français dynamiques à l’exportation, l’industrie de défense génère au total un chiffre d’affaires de plus de 17 milliards d’euros pour 165.000 emplois directs ou indirects.