Changement de propriétaires en vue à la Générale de Santé

72d0b0ba7f05632524723e73af46f3dc1648c95d.jpg
ôpital privé Jacques-Cartier de Massy, en 2011 (Photo : Bertrand Langlois)

[12/05/2014 11:37:13] Paris (AFP) Le groupe de cliniques Générale de Santé devrait changer de main : les actionnaires de contrôles se sont dits prêts lundi à céder leurs parts au groupe australien Ramsay Health Care associé aux assurances du Crédit Agricole, sur la base d’une valorisation de 945 millions d’euros.

Les actionnaires de contrôle, qui détiennent actuellement 83,43% du capital, “ont décidé d?accorder une période d?exclusivité jusqu?au 6 juin” aux acquéreurs potentiels pour leur permettre de formuler une offre à 16,75 euros par titre.

Ce délai doit être mis à profit par les acquéreurs pour procéder à un examen approfondi des comptes (“due diligence”) “en vue de remettre une offre ferme au prix (mentionné) et de trouver un accord sur les conditions de la transaction”, ont indiqué le pacte d’actionnaires Santé SA et Santé Developpement Europe SAS dans un communiqué.

Ces deux sociétés, respectivement contrôlée par d’une part le docteur italien Antonino Ligresti et d’autre part la famille Agostini, détiennent plus de 80% de Générale de Santé depuis 2007.

Si un accord devait être trouvé, les acquéreurs lanceraient une offre publique d’achat sur le solde du capital, comme l’impose la réglementation boursière pour les sociétés cotées.

Le prix proposé de 16,75 euros par titre offre pour les actionnaires une prime modeste de 8% par rapport au dernier cours de vendredi (15,50 euros). Mais l’action Générale de Santé a gagné 40% depuis un an.

Lundi matin le titre Générale de Santé était dopé par l’annonce de ce possible changement d’actionnaires, prenant 6,52% à 12H20, à 16,51 euros l’action.

Les repreneurs potentiels sont le gestionnaire australien de cliniques Ramsay Health Care, Crédit Agricole Assurances (Predica) et leur filiale commune Ramsay Santé. Cet attelage avait été formé l’an dernier pour reprendre, déjà, les activités de Générale de Santé dans la psychiatrie.

Les actionnaires de contrôle ne précisent pas les raisons de leur décision de vendre mais, lors de la présentation de ses résultats annuels, Générale de Santé avait mis en avant l’environnement économique “dégradé” de l’hospitalisation privée.

– tarifs sécu en baisse –

Le groupe avait malgré tout enregistré un bénéfice net de 111,3 millions d’euros en 2013, en hausse de 99,8%, grâce à plusieurs cessions.

Générale de Santé est engagé depuis 2011 dans une stratégie de recentrage de ses activités autour de son offre de soins en Médecine Chirurgie Obstétrique (MCO) et Soins de Suite et de Réadaptation (SSR). Après avoir stoppé ses activités dans la biologie en France et Italie, puis celle dans les services à domicile, le groupe a revendu en novembre dernier son pôle psychiatrie pour une valeur de 200 millions d’euros.

Il a également cédé plusieurs cliniques l’an dernier. Cela a notamment permis de réduire son endettement, et de faire quasiment doubler son bénéfice net en 2013.

En revanche, le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel du groupe ont tous deux reculé l’an dernier, de respectivement 3,1 et 9,4%. Des tendances qui se sont poursuivies lors du premier trimestre 2014.

Générale de Santé fait part depuis plusieurs mois de ses inquiétudes autour du contexte tarifaire en France.

L’Etat, qui fixe chaque année les tarifs servant de bases aux sommes versées par l’Assurance maladie à chaque établissement de santé en fonction des actes qu’il réalise, a notamment indiqué que les tarifs des cliniques privées allaient baisser de 0,24% en 2014, après un recul de 0,21% en 2013.

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui regroupe 1.100 établissements, avait annoncé en février son intention de saisir l’Autorité de la concurrence pour dénoncer, selon elle, des discriminations administratives, financières et fiscales dont le secteur fait l’objet.

Le directeur général de Générale de Santé, Pascal Roché, a quant à lui évoqué en avril “un environnement économique particulièrement dégradé et inquiétant pour l’ensemble du secteur”.

Générale de Santé est actuellement leader de l’hospitalisation privée en France, avec 19.000 salariés dont 7.000 infirmiers et 4.000 aides soignants, dans 75 établissements et centres.