La chambre d’agriculture de la Somme se dote d’un drone

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Amiens, le 6 mai 2014 (Photo : Denis Charlet)

[06/05/2014 16:54:23] Caulières (France) (AFP) La chambre d’agriculture de la Somme a fait une démonstration mardi du drone-avion dont elle s’est dotée fin 2013 et dont l’expérimentation est en passe de se terminer, une première en France selon elle, afin d’aider les agriculteurs.

Les élus de la chambre ont décidé fin 2013 d’acquérir un drone avec un objectif, a expliqué Daniel Roguet, le président, à un parterre de journalistes: “Produire plus, produire mieux”.

L’investissement est important, 35.000 euros pour une petite aile ultra-légère et le matériel informatique nécessaire au fonctionnement.

Le drone doit permettre d’aider à limiter l’utilisation d’intrants, à savoir l’azote dont les agriculteurs nourrissent leurs cultures pour améliorer leurs rendements.

L’expérimentation en cours dans quelque 3.000 hectares de champs samariens doit se terminer mi-mai avant une commercialisation du service à l’automne. Financée par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, elle se fait sur les bassins de captage d’eau du département.

Les techniciens de la chambre d’agriculture envoient le drone survoler à 150 mètres d’altitude des parcelles agricoles déterminées à l’avance, à l’aide de points GPS. L’appareil prend alors de multiples photos pour déterminer le plus précisément possible quel apport d’azote les cultures ont déjà reçues.

Le blé par exemple, a besoin en théorie de 180 kilos d’azote par hectare, pour un rendement idéal.

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Amiens, le 6 mai 2014 (Photo : Denis Charlet)

“On fait trois à quatre apports d’azote. Là on joue sur le dernier apport pour lequel on a gardé 40 unités à peu près à la fin”, explique Pierre Robitaille, maire de Caulières (Somme) où se déroule la démonstration mardi matin. Il est également agriculteur et s’occupe de 300 hectares de cultures, regroupé en GAEC avec trois autres associés.

Des cartes tirées des données relevées par le drone permettent de voir quel dose d’azote doit encore être ajoutée à l’intérieur de chaque parcelle à l’aide d’un indice de nutrition azotée.

“Un pixel, c’est 30 centimètres par 30 centimètres”, précise Thibaud Leroy, conseiller agricole. “On peut réguler au sein-même de la parcelle”.

Le drone se révèle plus précis que des mesures par satellite telles qu’il en existe déjà. Il est aussi plus flexible dans son utilisation, à la demande, et moins sensible à la météo.

L’utilisation revient à environ 10 à 15 euros par hectare pour l’agriculteur.

La chambre ambitionne d’acquérir l’an prochain un drone-hélicoptère, qui permet de voler plus bas (entre 1 et 5 mètres) et surtout de s’arrêter à un endroit précis. Une telle utilisation permettrait d’étendre l’usage du drone à des fonctions de détection de maladies ou de désherbage.