Tunisie – Monde arabe : La pauvreté n’est ni un destin ni une fatalité

Par : TAP

pauvrete-290320145f5.jpgLe
secrétaire général-adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT),
Mouldi Jendoubi, appelle au lancement d’un dialogue sociétal pour identifier les
obstacles à l’autonomisation juridique des pauvres”, estimant que l’absence
d’une protection juridique des pauvres représente un obstacle à la dynamisation
des politiques publiques pour la lutte contre la pauvreté.

Au cours de la séance inaugurale d’une conférence régionale, organisée vendredi
28 mars 2014 à Tunis, portant sur “l’autonomisation juridique des pauvres”,M.
Jendoubi a indiqué que l’autonomisation juridique constitue un des meilleurs
mécanismes permettant de lutter contre la pauvreté et l’inégalité des chances et
de bénéficier d’un travail décent permettant aux pauvres d’accéder aux
institutions de l’Etat et aux services juridiques sans discrimination aucune.

Selon ses calculs, “environ 1,7 million de Tunisiens vivent sous le seuil de
pauvreté, et 75% d’entre eux se trouvant dans les zones intérieures et rurales
sont privés des plus simples commodités comme le logement décent, l’eau et
l’électricité”.

De son côté, le secrétaire général de l’Organisation arabe des droits de
l’Homme, Alaa Chalbi, pense que l’autonomisation juridique des pauvres est basé
sur quatre fondements: la garantie de l’accès à la justice, la protection des
droits des ouvriers, la protection des droits de propriété des pauvres et des
marginalisés, et le renforcement de leurs droits dans l’exercice des activités
commerciales.

Le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme (IADH), Abdelbasset Ben
Hassan, soulignera pour sa part que l’autonomisation juridique des pauvres est
un concept profond basé sur la dualité entre le développement et les droits de
l’Homme, en vue de lutter contre la pauvreté. De ce fait, il considère que la
pauvreté, qui est le plus grand ennemi des droits de l’Homme, n’est pas un
destin et une fatalité, mais le résultat de politiques injustes et inefficaces,
ainsi que de l’hégémonie des intérêts et de la marginalisation du cercle de la
production.

Le président de l’IADH appelle, en outre, à la nécessité pour la société civile
d’adopter un nouveau discours permettant aux pauvres d’influer sur les
institutions et d’élaborer les lois, et leur garantissant leur droit à une vie
digne.

La conférence régionale sur “l’autonomisation juridique des pauvres” a été
marquée par une présence importante de représentants d’organisations et
d’associations maghrébines et arabes actives dans le domaine du développement et
des droits de l’Homme, ainsi que de juristes et économistes.