ège de Renault à Boulogne-Billancourt, le 18 janvier 2013 (Photo : Bertrand Guay) |
[13/02/2014 06:27:57] Paris (AFP) Renault devrait dévoiler jeudi une deuxième partie de son plan stratégique 2011-2016 sans grande surprise, lors de la publication des résultats 2013 du groupe qui, selon les analystes, devraient montrer un fléchissement des ventes mais une progression du bénéfice opérationnel.
Le deuxième constructeur automobile français devrait avoir réalisé un chiffre d’affaires d’environ 40,5 milliards d’euros l’an dernier, soit 1,9% de moins qu’en 2012, selon les analystes de Deutsche Bank et de Société Générale.
La marge opérationnelle du groupe, qui comprend les marques Renault, Dacia et Renault Samsung Motors, devrait en revanche être passée de 729 millions à un chiffre compris entre 1,08 et 1,15 milliard.
Son bénéfice net, gonflé en 2012 par une plus-value exceptionnelle, devrait avoir été divisé par plus de deux, à 760 millions d’euros, pronostique la Société Générale. Renault a dû passer une provision de 512 millions d’euros liée au gel de ses activités en Iran et il souffre de taux de changes défavorables.
Renault a déjà fait savoir qu’il n’avait pas atteint à mi-parcours certains objectifs de son plan. Il avait prévu d’écouler 3 millions de véhicules dans le monde l’an dernier, mais c’était sans compter avec la crise qui a frappé de plein fouet le marché automobile européen. Résultat, il a vendu 2,63 millions d’unités et a remis l’objectif des 3 millions à plus tard.
De même, il ne devrait pas avoir dégagé une marge opérationnelle supérieure à 5% de son chiffre d’affaires en 2013, estiment les analystes. Elle devrait être supérieure à 2%, selon Florent Couvreur, analyste chez CM-CIC Securities. La marge opérationnelle de la branche automobile (hors activités de financement) devrait en revanche être repassée dans le vert comme annoncé.
– Renouvellement de la gamme –
Pour les analystes, le constructeur a en revanche réussi, comme prévu, à cumuler au moins deux milliards d’euros de flux de trésorerie (“free cash flow”) entre 2011 et 2013.
Pour les trois années à venir, il devrait se fixer comme objectif d’atteindre entre 500 et 800 millions d’euros par an, selon M. Couvreur. “Une entreprise comme Renault devrait pouvoir générer à terme un free cash flow annuel proche du milliard”, selon lui.
La marge opérationnelle de 5% reste aussi à portée de main d’ici 2016, jugent les analystes. Pour Deutsche Bank, elle devrait être ressortie à 2,8% en 2013, puis passer à 3,7% cette année et à 4,7% en 2015. Cette progression sera rendue possible par l’amélioration des performances de la branche automobile du groupe (hors activités de financement), à la peine ces dernières années.
Le constructeur devrait en effet profiter du renouvellement de sa gamme, aussi bien chez Renault que chez Dacia. Il s’apprête ainsi à renouveler deux modèles phares, la citadine Twingo et le monospace Espace, mais aussi l’utilitaire Trafic, avant de s’attaquer au haut de gamme.
Renault bénéficiera également des synergies réalisées avec son partenaire japonais Nissan et des gains tirés de l’accord de compétitivité signé en France, rappellent les analystes de Société Générale. Les deux constructeurs visent un minimum de 4,3 milliards d’euros à fin 2016.