Anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaïd : The day after!

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Cet article a été rédigé avant l’affaire de Raoued qui intervient curieusement presque la veille de la commémoration de l’assassinat de Chokri Belaid, événement qui nous laisse sur notre soif. Je reste encore plus convaincue que, malgré “le day before” rien ne saurait glorifier “the day after” si “the day true” n’est pas connue.

A bon entendeur salut

Et maintenant? Tout le monde semble baigner dans une euphorie qu’on n’espérait plus! Les pays amis nous félicitent et les organismes de financement ouvrent leurs vannes et même la pluie s’est mise de la partie.

Et comme l’histoire s’amuse, la date du 26 janvier se remet encore une fois en vedette comme l’UGTT, mais cette fois dans des conditions plus sereines, et ENNAHDHA, prudente, fête la nouvelle Constitution le 1ier février, l’ETAT lui a choisi the DAY AFTER…

Car, que l’on le veuille ou pas et quelles que soient les assertions des uns et des autres, et même si l’inflation est jugulée, la Bourse reprend des couleurs, le couffin de la ménagère se remplit comme par magie, la question reste indubitablement posée: finirons-nous par savoir qui a commandité l’assassinat de CHOKRI BELAID –et les autres- et pourquoi ont-ils été assassinés? Si tout le monde –ou presque- appréhende la réponse voire la soupçonne, les conséquences de ces informations risquent de modifier définitivement le paysage politique qui, aujourd’hui, offre un aspect bien curieux:

– Qu’on le veuille ou pas, le grand vainqueur aujourd’hui de cette situation est le sacré père RAGHA que d’autres embrassent sur le front, comme certains le font sur ce qu’ils vénèrent ou sur celui d’un être cher qui vient de disparaître avant qu’on ne le mette en bière –sic-: RAGHA peut affirmer à haute et intelligible voix de tous les mihrabs du monde que sans lui on ne serait jamais arrivé à ce consensus, DIALOGUE NATIONAL ou pas! Et évidement engranger cette victoire pour l’avenir.

– Et encore une fois, quand ENNAHDHA enfonce son clou, elle le fait dans le panier de crabes d’une opposition on ne peut plus disparate, inconstante, inconsistante et dont certains continuent à tourner le dos à l’amère réalité: ils ont définitivement perdu et la bataille et la guerre! On comprend difficilement comment ENNAHDHA soit arrivée à créer aussi rapidement une structure dans l’arrière-pays plus solide que celle du défunt RCD qui quadrillait la moindre imada –il y avait une cellule pour 100 habitants et peut-être étaient-elles devenues dormantes?

Maintenant, quand on analyse les réactions étrangères, qu’elles émanent de puissances ou d’autres pays, tous sont épatés de ce miraculeux consensus tuniso-tunisien dans un environnement difficile où l’EUROPE s’étripe sur fond de crise, une LIBYE en décomposition, une ALGERIE sous perfusion dans un Etat de VAL-DE-GRACE, et enfin le MOYEN-ORIENT, victime de la géopolitique pétrolifère qui explose un peu plus tous les jours aussi bien physiquement que moralement sous le regard narquois d’une NSA surinformée et des hommes du Levant qui attendent patiemment leur heure…

Pour la suite et malgré la compétence indiscutable de la nouvelle équipe au pouvoir, on ne peut que se poser une question essentielle pour nous et pour l’avenir de nos enfants: vont-ils implicitement ou explicitement faire porter définitivement ENNAHDHA au pouvoir comme signe de reconnaissance pour ce qu’elle a fait, au risque de la voir reprendre ses vieux desseins historiques de SUBLIME PORTE et autres sornettes BANNANISTES? Ou bien ENNAHDHA sera-t-elle gentiment poussée vers la porte par une société civile encore vivace qui désespère de ses hommes dits politiques? Ou peut-être ENNAHDHA sera-t-elle capable de se tunisifier?

Le challenge est d’importance car la lecture de l’histoire des deux dernières générations de ce pays qui, malgré un démarrage en flèche, c’est malheureusement BOURGUIBA (et sa triste fin de carrière) qui a amené ZABA au pouvoir qui, lui, de par sa phobie sécuritaire aiguë, et son entourage affamé ont fait qu’ENNAHDHA occupe le paysage avec les conséquences désastreuses que l’on sait sur le pays qui n’a pu résister que par sa structure encore solide! Que va-t-il arriver? DIEU SEUL LE SAIT et peut-être RAGHA aussi…