Etats-Unis : l’avenir doré des jeux de casino en ligne

8c03041c26bfe3d583255698d0086ffe97137478.jpg
ordinateur (Photo : Valery Hache)

[18/11/2013 08:01:27] Washington (AFP) Les jeux de casino en ligne, qui pourraient générer plusieurs milliards de dollars de revenus d’ici 2020, sortent de l’ombre aux Etats-Unis, où ils sont autorisés par un nombre grandissant d’Etats, mais le risque d’abus n’est pas écarté.

Le 26 novembre, les dés seront jetés pour le New Jersey, Etat de l’est du pays, qui va rendre légale la pratique des paris et jeux de hasard sur internet.

Actuellement, seuls deux Etats les autorisent: le Nevada, terre désertique de l’Ouest américain abritant Las Vegas, et le petit Delaware, sur la côte Est.

Depuis l’annonce en 2011 par le gouvernement fédéral qu’il ne bloquerait plus la plupart des jeux d’argent en ligne, d’autres Etats envisagent de les tolérer, comme la Californie (ouest), l’Illinois (nord) et la Pennsylvanie (est).

“Dans les dix années à venir, nous allons voir de plus en plus d’Etats les accepter”, prédit I. Nelson Rose, professeur à la Whittier Law School.

Selon une étude de la banque américaine Morgan Stanley de cette année, les jeux d’argent en ligne autorisés aux Etats-Unis devraient générer 670 millions de dollars en 2014, un chiffre pouvant grimper jusqu’à 9,3 milliards en 2020.

Le lancement des casinos sur internet dans une poignée d’Etats va “déclencher une vague d’intérêt de la part d’investisseurs (…) et inciter de nouveaux Etats à faire pareil” pour en tirer des bénéfices, estime l’analyste Vaughan Lewis.

La législation américaine sur les casinos varie d’un Etat à l’autre. Si les casinos étaient autorisés il y a quelques décennies que dans le Nevada, le New Jersey les a ensuite légalisés à Atlantic City à partir des années 1970. De nombreux Etats disposent par ailleurs aujourd’hui de casinos au sein des réserves indiennes.

S’agissant des casinos en ligne, le système fonctionne via des technologies de géolocalisation qui font que les joueurs doivent être physiquement présents dans l’Etat en question (autorisant les jeux sur internet) pour effectuer leurs paris.

Risques de blanchiment d’argent

Dans un avis rendu en 2011, le ministère de la Justice a estimé que seuls les paris sportifs sur internet étaient considérés comme illégaux.

34a4569e4141be2a11c34f3a9825c282e6a0b07d.jpg
érienne de Las Vegas, le 5 septembre 2013 (Photo : Saul Loeb)

Le Nevada a alors autorisé le poker en ligne en 2012, et le Delaware et le New Jersey ont adopté depuis des lois pour légaliser toute une série de jeux d’argent sur la toile.

Pour le professeur I. Nelson Rose, internet ouvre la voie à une nouvelle catégorie de paris, depuis les jeux “sociaux” jusqu’aux machines à sous virtuelles. “Les gens qui jouent à des jeux en ligne ne trouvent pas d’intérêt à choisir des numéros et attendre une semaine” pour savoir s’ils ont gagné, commente-t-il, prédisant que “de nouveaux genres de jeux de loterie vont être lancés” sur internet.

L’industrie des jeux appelle le gouvernement fédéral à établir des lignes directrices nationales concernant les paris en ligne mais le Congrès reste divisé.

Malgré les interdictions en place, les Américains ont dépensé 2,6 milliards de dollars dans des paris en ligne en 2012, pour une industrie mondiale générant 33 milliards, selon une étude de l’American Gaming Association.

Pour Chris Thom, président de la société de paiement en ligne SecureTrading, une législation fédérale permettrait plus de protection pour les consommateurs et “serait le seul moyen d’interdire les opérateurs dépourvus de licence qui continuent de fonctionner”.

Un système national pourrait en outre être un moyen de générer des revenus pour l’Etat fédéral.

Pour ceux qui critiquent les paris en ligne, le développement massif de ces jeux comporte des risques tels que la facile violation des restrictions géographiques et d’âge, ou l’utilisation du système pour blanchir de l’argent.

“C’est une question de sécurité économique nationale”, selon John Kindt, professeur à l’University de l’Illinois, pour qui les vrais bénéficiaires risquent d’être les sociétés offshore ou le milieu du crime organisé.