Lafuma lance un plan de restructuration après une lourde perte semestrielle

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Anneyron, le 13 mars 2009 (Photo : Fred Dufour)

[11/06/2013 00:43:06] PARIS (AFP) Repris en janvier par le groupe suisse Calida, le fabricant français de vêtements et d’équipements de plein air Lafuma a annoncé lundi un vaste plan de réorganisation, après avoir enregistré une perte nette de 60 millions d’euros au premier semestre 2012/13 (clos fin mars).

Après un recul de 35% des ventes de son activité surf Oxbow et la baisse des marchés “outdoor” de Lafuma (textile, équipement, chaussures), Lafuma n’attend guère d’amélioration pour la suite de l’année.

“Compte tenu du carnet de commandes pour les collections Automne-Hiver 2013, le recul du chiffre d’affaires devrait se poursuivre, mais se ralentir au second semestre 2012-13 et au trimestre suivant”, relève le groupe.

“Ce recul affectera significativement le résultat du groupe sur l’exercice 2012-13”, confirme-t-il.

Dès la mi-mars, le groupe avait tablé sur “un recul important de son activité”, en prévenant que cela affecterait “significativement son résultat ainsi que la valeur de ses actifs pour l’exercice 2012/2013”.

Dans ce contexte difficile, Lafuma a annoncé un plan de “réorganisation globale” autour de 3 pôles: un pôle “Outdoor et Montagne” avec les marques Lafuma, Millet et Eider regroupées sur le site d’Annecy (Haute-Savoie), un pôle “Mobilier” sur le site d’Anneyron (Drôme) et un pôle “Surf” avec la marque Oxbow sur le site de Merignac (Gironde).

Les trois pôles “seraient opérationnellement entièrement autonomes, avec une mise en commun des seuls moyens logistiques et de l’informatique”.

Lafuma explique que cette autonomie opérationnelle doit assurer à chaque pôle “les moyens de se concentrer sur les besoins spécifiques de son marché et de ses marques” et sur son développement.

Pour accompagner ce plan stratégique, Lafuma a confirmé son intention de réaliser “une augmentation de capital significative” dans le cadre d’un plan de refinancement.

L’augmentation de capital, annoncée en janvier, avait été reportée sine die en mars devant la dégradation des résultats.

Dans le cadre de son plan de restructuration, Lafuma a présenté aux syndicats deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) chez Lafuma et Oxbow, qui prévoient la suppression au total de 161 postes.

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Anneyron, le 13 mars 2009 (Photo : Fred Dufour)

“Redimensionnement”

Le plan concernant Lafuma prévoit un “redimensionnement” de l’activité Outdoor et son transfert sur le site d’Annecy qui accueille aujourd’hui les marques Eider et Millet (vêtements et équipement de montagne), ainsi que “la rationalisation des fonctions support”, c’est-à-dire essentiellement administratives.

Ce projet “se traduirait par le transfert de 46 postes (vers Annecy) et la suppression de 78 postes (dont 60 à Anneyron)”.

Le site industriel d’Anneyron serait “conforté comme base centrale de l’activité Mobilier”, ajoute le groupe.

Chez Oxbow, la réorganisation se traduirait par “la suppression de 83 postes, avec la fermeture de la plateforme logistique dont l’activité serait reprise par la plateforme du groupe”.

Au premier semestre, le groupe a enregistré une perte opérationnelle courante de 4,3 millions d’euros (contre un bénéfice 5,3 millions d’euros un an auparavant), essentiellement liée à la baisse du chiffre d’affaires de 15,4%.

La rentabilité a été “fortement impactée par la baisse des ventes d’Oxbow (-35%) “dans un contexte général de recul du marché du surf”.

L’activité Outdoor de Lafuma a également été déficitaire, alors que l’activité Mobilier (sous la marque Lafuma) ainsi que les marques Eider et Millet ont continué à présenter un résultat opérationnel positif.

Le résultat net a été pénalisé par des éléments exceptionnels, notamment une “dépréciation totale de la marque et de l’écart d’acquisition résiduel d’Oxbow” pour 37,1 millions d’euros”.

Lafuma mise cependant sur “une réduction graduelle des pertes opérationnelles courantes” au cours des prochains exercices, grâce à des mesures d’amélioration opérationnelle, de réduction de coûts et de concentration sur des circuits de distribution profitables, ainsi que grâce aux projets de réorganisation.