Japon : le FMI salue la politique d’Abe, mais pointe des risques considérables

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érence de presse à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[31/05/2013 06:56:29] TOKYO (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a salué vendredi la politique de relance du nouveau gouvernement japonais de Shinzo Abe, mais l’a pressé d’adopter des réformes structurelles sous peine d’entraîner des “risques considérables” pour l’économie nippone.

“Les autorités ont lancé un ambitieux programme” pour doper l’activité de la troisième puissance économique mondiale qui “fournit une occasion d’en finir avec de longues années de déflation et de croissance faible”, a souligné le FMI dans son rapport annuel sur le Japon.

Une équipe du Fonds dirigée par le premier adjoint de sa directrice Christine Lagarde, David Lipton, est venue au Japon prendre le pouls des “Abenomics”, surnom popularisé par les médias de la politique économique du Premier ministre.

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre, M. Abe a poussé la Banque du Japon à assouplir considérablement sa politique monétaire, fait voter des budgets de relance et promis des réformes structurelles pour doper l’activité.

Le FMI a noté que la croissance avait “fortement rebondi au premier trimestre, tirée par la consommation et les exportations”: “C’est un signe encourageant indiquant que la nouvelle politique porte ses fruits, bien que l’investissement n’ait pas encore repris”.

Il a maintenu en l’état ses prévisions de croissance du Japon pour 2013 et 2014 qu’il avait relevées le mois dernier à respectivement 1,6% et 1,4%.

“Malgré ce bon départ, il y a des risques considérables”, a toutefois prévenu l’organisation basée à Washington.

“Des réformes de soutien à la croissance décevantes qui ne parviendraient pas à augmenter l’investissement privé et l’emploi pourraient affaiblir la reprise et ralentir le retour à de l’inflation”, a-t-il pointé.

M. Abe a promis d’annoncer un plan sur ce sujet dès le mois de juin.

“L’absence de mesures budgétaires concrètes pour réduire la dette publique, ou un report de la hausse de la taxe sur la consommation, augmenteraient le risque d’une augmentation des taux d’intérêts des obligations d’Etat, ce qui saperait la stabilité budgétaire et financière”, a encore averti le FMI.

Lestée d’un déficit public de 9,8%, la dette du Japon pourrait atteindre 245% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2013, d’après les estimations du Fonds.

Le relèvement de 5 à 10% de la taxe sur la consommation est prévu en deux étapes — avril 2014 et octobre 2015 — si la croissance le permet, mais le FMI a appelé le Japon à porter cet impôt indirect à 15% ultérieurement.